Accueil Economie L’écosystème entrepreneurial en Tunisie : «Le cadre juridique s’est amélioré… mais beaucoup reste à faire»

L’écosystème entrepreneurial en Tunisie : «Le cadre juridique s’est amélioré… mais beaucoup reste à faire»

 

Le gouvernement tunisien a lancé plusieurs initiatives pour encourager la création de start-up et soutenir l’écosystème entrepreneurial. La loi «Start-up Act», adoptée en 2018, est l’une des mesures phare. Elle offre un cadre légal propice à l’émergence des start-up, avec des avantages fiscaux et administratifs pour les jeunes entreprises, des facilités de financement et un accompagnement dans leur développement… Toutefois, l’impact reste limité par des difficultés de mise en œuvre et un manque de synergie entre les différents acteurs publics et privés, nous confie Zied Sdiri, C.E.O de «Millennium Leaders Group».

L’écosystème entrepreneurial en Tunisie est en plein essor, malgré certains défis économiques et sociaux auxquels fait face le pays. Depuis la révolution, notre pays a vu émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs motivés par la création d’un impact positif sur l’économie et la société. Avec une population jeune et qualifiée, le pays se positionne comme un terreau fertile pour les idées novatrices, malgré les difficultés structurelles.

Ainsi, les secteurs les plus dynamiques en termes de création de start-up sont principalement la technologie, les TIC et l’agroalimentaire. La scène technologique se distingue, en particulier, par une forte croissance, avec des start-up innovantes qui développent des solutions numériques dans des domaines tels que la fintech, la e-santé et l’intelligence artificielle. « L’agriculture, traditionnellement un pilier de l’économie tunisienne, attire, elle aussi, l’attention des entrepreneurs, notamment dans les domaines de l’agritech et de l’agroalimentaire, avec des initiatives pour moderniser et optimiser les processus agricoles », nous confirme Zied Sdiri, C.E.O de « Millennium Leaders Group ».

Les avantages ne manquent pas

Sdiri indique que le gouvernement tunisien a lancé plusieurs initiatives pour encourager la création de start-up et soutenir l’écosystème entrepreneurial. La loi « Start-up Act », adoptée en 2018, est l’une des mesures phare. Elle offre un cadre légal propice à l’émergence des start-up, avec des avantages fiscaux et administratifs pour les jeunes entreprises, des facilités de financement et un accompagnement dans leur développement. Cette initiative a été bien accueillie et a contribué à améliorer l’attractivité du pays en tant que destination pour les entrepreneurs. D’autres programmes, comme le Fonds des start-up et diverses initiatives d’accompagnement, visent à offrir des ressources financières et techniques aux porteurs de projets. Toutefois, l’impact reste limité par des difficultés de mise en œuvre et un manque de synergie entre les différents acteurs publics et privés.

Pour Sdiri, le cadre juridique en Tunisie a connu des améliorations importantes avec des lois comme le Start-up Act, mais il reste encore beaucoup à faire pour faciliter la vie des entrepreneurs. « Bien que les démarches administratives aient été simplifiées pour certaines entreprises, d’autres se heurtent à des obstacles bureaucratiques. Le processus de création d’entreprise reste relativement long et complexe par rapport aux standards internationaux. Pour renforcer l’attractivité de l’écosystème, il serait nécessaire de continuer à simplifier les procédures, d’améliorer l’accès aux financements publics et d’encourager les partenariats entre secteurs public et privé », assure Sdiri.

Les problèmes de financement encore et toujours !

Selon lui, les entrepreneurs tunisiens sont confrontés à plusieurs défis de taille, notamment en termes de financement et d’accès au marché.

« Le manque de capital-risque et l’accès limité aux prêts bancaires freinent souvent la croissance des jeunes entreprises. Bien que certaines initiatives, comme le Fonds des start-up, existent pour pallier ce manque, les entrepreneurs doivent encore s’appuyer sur leurs propres ressources ou faire appel à des investisseurs étrangers, ce qui peut représenter une barrière », souligne le responsable.

En outre, la réglementation en matière d’exportation et de commerce extérieur peut s’avérer contraignante, compliquant l’accès aux marchés internationaux. Le manque d’infrastructures adéquates et de formations spécialisées limite également les opportunités pour de nombreuses start-up qui peinent à rivaliser à l’international.

«Malgré ces obstacles, plusieurs tendances émergentes offrent de belles perspectives pour l’avenir de l’entrepreneuriat en Tunisie. Le développement des technologies vertes et durables, la digitalisation accrue des services publics et privés, ainsi que la montée en puissance de l’économie circulaire et des initiatives d’économie sociale et solidaire  sont autant de facteurs qui pourraient façonner positivement le paysage entrepreneurial tunisien dans les années à venir», mentionne Sdiri.

Et de poursuivre : «De plus, avec une diaspora tunisienne dynamique et engagée, de nombreuses opportunités de collaboration avec des investisseurs et des experts internationaux émergent, offrant ainsi un réseau mondial précieux pour les entrepreneurs locaux ». En somme, la Tunisie est en train de consolider un écosystème entrepreneurial en pleine croissance. Selon l’interlocuteur, cette croissance est marquée par des initiatives innovantes et un dynamisme certain. « Toutefois, la concrétisation de ce potentiel dépend de la capacité à surmonter les défis structurels et à améliorer le cadre réglementaire et financier pour les entrepreneurs », précise Sdiri.

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