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Vivre heureux avec un cœur malade

Editorial La Presse

 

UN exploit qui force le respect et met du baume au cœur. Le pôle d’excellence des maladies cardiovasculaires au CHU de La Rabta a opéré avec succès 70 enfants atteints de pathologies cardiaques.

Quelque 70 petits patients, dont la tranche d’âge varie de 2 mois à 15 ans, ont été opérés du cœur. Chanceux, malgré tout, ils ont attendu plusieurs mois avant de subir l’opération chirurgicale tant espérée, tant attendue par les proches et les patients eux-mêmes, quand ils ont l’âge du discernement.

Une opération géante générée par la campagne «Petits cœurs», supervisée par le ministère de la Santé, avec le concours de l’association britannique «AID», en partenariat avec l’association «El Wassit El Khairi».

Toutes les parties prenantes qui ont participé à cette belle initiative sont à saluer avec honneur et respect. Notre souhait est de voir ces efforts davantage consolidés, pour que la liste d’attente soit réduite. Le recensement actuel fait état de 100 autres enfants qui attendent « patiemment » leurs tours. Le temps presse.

Après avoir subi l’hospitalisation et une opération chirurgicale aussi lourde, la question est de savoir comment aider efficacement l’enfant opéré, tout au long de la période postopératoire. En tenant compte de la gravité de la maladie, la question de la convalescence se pose avec autant d’acuité, lorsqu’il s’agit de malade vivant dans un milieu socioéconomique défavorisé.

Dans ce cas précis, très répandu en Tunisie, il faudra encadrer d’abord les parents, ou alors les frères et sœurs aînés, s’il y a lieu. Les rassurer et les former, afin qu’à leur tour, ils puissent prendre soin de leur enfant malade, de retour à la maison. Lui qui voudrait certainement reprendre une vie normale et vivre comme les enfants de son âge, savoir lui expliquer, sans le heurter, qu’il doit composer avec sa maladie et respecter ses propres limites.

Sachant que les maladies cardiaques rhumatismales et congénitales demeurent un problème de santé publique et une des premières causes de mortalité dans un grand nombre de pays en voie de développement.
Ces enfants opérés du cœur qui habitent loin de la capitale font-ils l’objet de suivi régulier ? Prennent-ils leurs traitements, avec un accès et disponibilité des médicaments garantis ? Suivent-ils un régime alimentaire sain et équilibré ? Leurs rythmes de vie sont-ils adaptés à leurs états de santé ? C’est en effet une hygiène de vie stricte qui s’étend sur la durée et engage autant les familles que les services publics.

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