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Economie sociale et solidaire : Une citoyenneté active et inclusive au profit des femmes rurales 

 

L’ESS vise à réaffirmer le contrôle social sur l’économie et à relier l’économie à la société et à la nature. Son rôle, en Tunisie, est de mettre l’accent sur les valeurs sociales humaines et l’éthique dans l’activité en tenant compte de la préservation de l’environnement en tant que ressource naturelle pour la prospérité continue de l’être humain.

L’économie sociale et solidaire (ESS) est reconnue à l’échelle internationale par des formes d’activités et de relations économiques qui privilégient les objectifs sociaux et environnementaux par rapport à la recherche du profit. Elle implique des citoyens agissant collectivement et solidairement, notamment des producteurs, des travailleurs et des consommateurs.

Faisant le point autour de ce sujet, Samia Gharbi, enseignante et spécialisée en sciences de l’environnement, présidente de l’Association de l’éducation environnementale pour les futures générations, nous a expliqué que l’ESS vise à réaffirmer le contrôle social sur l’économie et à relier l’économie à la société et à la nature. Son rôle en Tunisie est de mettre l’accent sur les valeurs sociales humaines et l’éthique dans l’activité en tenant compte de la préservation de l’environnement en tant que ressource naturelle pour la prospérité continue de l’être humain. L’ESS se base principalement sur la citoyenneté active et inclusive. Au niveau local, l’Association de l’éducation environnementale pour les futures générations (Aeefg) promeut l’ESS à travers le renforcement des capacités des femmes rurales contribuant à atténuer la pauvreté et les inégalités du genre, ainsi que la dégradation de l’environnement en général, en adoptant une agriculture responsable qui limite l’utilisation des intrants chimiques.

«A travers notre travail avec les femmes rurales intégrées dans les Groupements de développement agricole (GDA), une fois  formées sur les enjeux de l’ESS, elles développent des capacités conséquentes à différents niveaux, à savoir la coopération avec différentes structures locales, nationales et internationales, pour répondre aux normes d’hygiène et de qualité afin de labelliser leurs productions. Elles deviennent fédératrices en matière de protection et de gestion des ressources naturelles dans le cadre de la politique et des conventions nationales et internationales pour le développement durable et l’environnement », a fait savoir Samia Gharbi.

Quels défis et challenges à relever ?

Gharbi a, aussi, insisté sur l’inclusion socioéconomique et l’autonomisation des femmes vulnérables dans les secteurs porteurs de croissance et d’emplois verts, ce qui permettra l’accélération de la transition vers des modes de production agricoles. Les difficultés d’accès au financement, à la technologie, à la formation et aux marchés sont autant d’obstacles auxquels font face les femmes agro-entrepreneures en Tunisie, en plus des contraintes liées aux normes sociales et culturelles.

«A ces obstacles socioéconomiques, s’ajoute l’urgence environnementale exacerbée par la pollution, le stress hydrique, le déficit énergétique primaire, la désertification, fragilisant l’ensemble des secteurs économiques et en particulier celui de l’agriculture (ainsi que celui de la pêche) composé à hauteur de 43% par des femmes », a expliqué l’enseignante.

Selon elle, d’autres défis quotidiens présentent des challenges pour les femmes rurales dont on cite celles qui vivent et travaillent en autonomie : cette catégorie de femmes a une marge de prise de décision. « Pour remédier à cette montée des vulnérabilités et de la précarité qui en découle, il faut mettre l’accent que l’égalité des les genres pour accompagner la transition écologique qui est impérative. Afin qu’un tel projet puisse durablement trouver ancrage, il est aussi important de garder en vue le secteur privé et les institutions financières dont le rôle est fondamental pour assurer un développement économique local vert et inclusif en faveur des femmes rurales. D’autre part, il faudrait que les femmes rurales aient l’accès physique à la terre pour l’acquisition d’une certaine autonomie décisionnelle dans l’exercice de l’activité agricole et le savoir-faire agricole », a-t-elle développer.

Gharbi a, par la suite, lancé un appel aux autorités nationales pour les inciter à soutenir les métiers verts en consacrant des locaux ou points de vente où les femmes seront en mesure de vendre leurs produits artisanaux.  Aussi, l’autonomie des femmes doit se développer à grande vitesse ainsi que leurs capacités de renforcement.

La croissance dans ce secteur doit prendre en compte le développement local en choisissant des fournisseurs locaux. « De même, il faut favoriser le lien au cœur d’une zone d’activité où le système de l’économie classique et celui de l’économie sociale et solidaire se rencontrent. Ainsi, une politique tarifaire qui tienne compte de la réalité du monde rural permet, à chaque citoyenne, selon ses moyens, de consommer des préparations de qualité et aux agricultrices de vivre de leurs productions. Les différents gouvernorats doivent ainsi valoriser les traditions rurales et ancestrales liées à leur région, dans le respect des standards éco-responsables pour ouvrir des marchés internationaux », a conclu l’enseignante.

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