Contre les effets de l’impunité, notamment pour ce qui concerne les crimes commis contre les journalistes, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté, lors de sa 68e session en 2013, la résolution proclamant le 2 novembre « Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes ».
Depuis, cette date célébrée chaque année représente une occasion pour s’arrêter sur la situation des journalistes dans le monde, notamment dans les zones de guerre, en périodes de crises et en situations d’urgence.
Dans un rapport publié à l’occasion de cette Journée, l’Unesco indique qu’entre 2022 et 2023, un journaliste a été tué tous les quatre jours. Entre 2006 et 2024, plus de 1.700 journalistes ont payé de leurs vies pendant l’exercice de leurs fonctions. Et dans près de neuf cas sur dix, ces crimes ne sont pas élucidés, selon l’organisation onusienne.
Pour l’année en cours, c’est malheureusement Gaza qui détient le triste record avec 188 journalistes et professionnels des médias tués depuis le 7 octobre 2023. Ce bilan dramatique, dévoilé samedi dernier par le bureau gouvernemental des médias de Gaza, est appelé à s’alourdir avec l’embrasement de toute la région du Moyen-Orient. Les journalistes libanais sont en train de payer, à leur tour, un lourd tribut.
Des chiffres toujours en hausse face à une impunité totale. Malgré les appels onusiens et la mobilisation de plusieurs organisations internationales dénonçant ces crimes de guerre, l’entité sioniste fait la sourde oreille et continue de massacrer populations civiles et journalistes.
Outre les guerres et leurs bilans sanglants, les enquêtes sur la corruption et le crime organisé dans d’autres zones géographiques à travers le monde peuvent coûter la vie aux journalistes enquêteurs, notamment en Amérique latine et dans certains pays d’Afrique. Les dernières statistiques révèlent que près de 15 reporters ont été tués en 2023, dont quatre au Mexique. Leur tort : avoir enquêté sur la criminalité liée au narcotrafic.
Malgré les nombreux risques qui pèsent sur le métier, il y aura toujours des chevaliers de la plume, en temps de guerre comme en temps de paix, prêts à servir de nobles causes. Et où qu’ils soient, les journalistes professionnels jouent un rôle pivot dans le domaine de l’information et la transmission de données fiables et vérifiées. Aucun pays au monde souhaitant avancer de manière optimiste et tourné vers l’avenir ne peut se passer de leur concours.