La 25e édition des Journées Théâtrales de Carthage (du 23 au 30 novembre 2024) accueille une initiative unique en son genre : 11 productions théâtrales créées par des détenus des prisons tunisiennes et des jeunes des centres de réinsertion seront présentées dans le cadre de la section Théâtre de la Liberté.
Cette initiative, organisée en partenariat avec l’Administration Générale des Prisons et de la Réinsertion depuis 2017, illustre l’engagement du festival à promouvoir l’art comme outil de réhabilitation sociale et psychologique.
Les représentations, prévues au Centre Culturel et Sportif des Jeunes à El Menzah VI, mettront en lumière les talents créatifs et les réflexions des participants sur des thématiques humaines et sociales. Ce projet vise à briser les barrières entre les murs carcéraux et le public, en offrant aux détenus et jeunes délinquants une plateforme d’expression et un moyen de réinsertion par la culture.
Les spectacles incluent des productions originales mises en scène par des professionnels ou directement par les détenus eux-mêmes :
– Prison civile de Gafsa : Paparazzi, mise en scène par Asaad Hamda.
– Prison civile de Mahdia : Altâf, réalisé par Riadh Zouwari.
– Prison civile de Essers : Al Khamri, co-réalisée par Anouar Aouaidia et Ismail Abidi.
– Prison civile de Mornaguia : Ed-Dounia w Ma Fihâ, une œuvre collective préparée par les détenus.
– Prison civile de Sfax : Marâ Hâzha Er-Rîh, mise en scène par Amara Hammadi.
– Centre de réinsertion d’Oudna : Filuyeri, préparée par Al-Aydi Ben Faraj.
– Prison civile de Kébili : Hashtag, écrite et mise en scène par Abdelghani Amara.
– Prison des femmes de Manouba : Les Bâtisseurs – Game of, dirigée par Rabab Bouzidi.
– Centre de réinsertion de Mghira : Qui est responsable ?, mise en scène par Aqila Alawi.
– Centre de réinsertion de Mourouj : Le Diable et la Conscience, sous la direction de Salem Al-Warghi.
– Centre de réinsertion de Sidi Al-Hani : Corps, dirigée par Imed Khalafallah.
Cette initiative met en avant l’impact du théâtre comme outil de transformation et d’inclusion. En donnant une voix à des personnes souvent marginalisées, les Journées Théâtrales de Carthage rappellent le rôle fondamental de la culture dans le processus de réhabilitation et de réinsertion sociale.
La section Théâtre de la Liberté est devenue, au fil des éditions, un rendez-vous incontournable du festival, où l’art dépasse les frontières pour tisser des liens entre les publics et les univers souvent méconnus des prisons et des centres de réinsertion.