Des formations ciblées pour enseignants, musiciens et administrateurs sont prévues pour structurer l’éducation musicale, valoriser le patrimoine local et réduire les violences scolaires, notamment dans les régions défavorisées.
Destiné aux acteurs culturels tunisiens en vue de les former aux projets culturels, notamment musicaux en milieu scolaire, le projet «Crescendo Citoyen, c(h)œurs tunisiens engagés» est un projet pédagogique musical visant à réduire les cas de violence en milieu scolaire en Tunisie en intégrant des ateliers de pratique musicale sur l’ensemble du territoire.
Copiloté par le service de coopération d’action culturelle (SCAC) de l’ambassade de France en Tunisie et le ministère de l’Education tunisien, le projet (2024-2025) se déploie autour de l’éducation artistique et la mise en place de projets culturels au sein des établissements scolaires, en choisissant la musique comme outil éducatif pour développer des comportements citoyens et enrichir l’écosystème culturel local. Dans ce sens, des formations ciblées pour enseignants, musiciens et administrateurs sont prévues pour structurer l’éducation musicale, valoriser le patrimoine local et réduire les violences scolaires, notamment dans les régions défavorisées. D’après le document de présentation du projet, les établissements sélectionnés sont répartis dans 21 gouvernorats (Bizerte, La Manouba, Ben Arous, Tunis 1, Tunis 2, Nabeul, Siliana, Le Kef, Jendouba, Kairouan, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax, Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa, Tozeur, Kebili, Gabès et Medenine).
Dans ce contexte et afin de renforcer les compétences des acteurs culturels à la mise en place d’une démarche de création adaptée en milieu scolaire, un programme de formation-action, prévu du 16 au 18 décembre prochain, permettra aux acteurs culturels participants de développer des compétences nouvelles et d’accroître ainsi leur pouvoir d’intervention sur les situations professionnelles dans lesquelles ils sont engagés. Dans ce sens, un appel à candidature a été lancé (6 décembre dernier délai) ciblant les artistes musiciens dans un environnement scolaire, les enseignants de musique au conservatoire ou encore les professeurs d’éducation musicale (actuellement non en poste).
La deuxième étape consiste en la création et la mise en œuvre (janvier-février 2025) d’un projet musical au sein de sept établissements scolaires pendant cinq semaines : collège Ali Douagi (Sidi Hassine), collège pilote de La Manouba, lycée Sidi Elhani (Sousse), lycée Khawarezmi (Msaken), lycée Khaled Ibn El Walid, Douar Hicher (La Manouba), lycée Chebbi, Feriana (Kasserine) et le lycée pilote de Tataouine. Aux ateliers de pratique et de composition musicale, s’ajoutent la construction et la mise en place de parcours de formation destinés à différentes populations cibles essentielles pour réduire les violences en milieu scolaire. Ce sont les acteurs culturels, les enseignants, les musiciens, ou encore les directeurs d’établissements et les conseillers régionaux d’éducation (CRE). Les élèves auront également la possibilité de découvrir les métiers artistiques et culturels à travers des rencontres et des ateliers pratiques, et un parcours d’accompagnement sera créé pour accompagner ceux dont le souhait est de poursuivre sur cette voie. Ainsi, dans le cadre de ce projet, la musique est utilisée comme un outil aussi bien utile aux élèves, afin que ces derniers puissent développer une pratique musicale tout en adoptant des comportements plus citoyens, qu’aux musiciens qui sont formés à la conception, la mise en œuvre et la gestion d’un projet d’éducation musicale.
Sara Belghith – TAP