Vous avez de l’argent, de l’épargne et vous souhaitez les faire fructifier dans un projet rentable ? Identifier un «bon projet» peut sembler aussi difficile que de trouver une aiguille dans une botte de foin. Pourtant, pour l’investisseur intelligent, quelques principes peuvent l’aider à y voir clair. D’abord, un bon projet doit, au minimum, vous rapporter davantage que le coût de votre argent. En d’autres termes, il doit surpasser le taux d’intérêt que vous pourriez obtenir en plaçant votre capital ailleurs, comme dans un compte d’épargne, des obligations ou tout autre actif sans risque.
Chaque dinar que vous investissez a un coût. Si vous empruntez pour financer un investissement, ce coût est le taux d’intérêt que vous payez sur ce prêt. Si vous utilisez votre propre argent, le coût est l’opportunité perdue d’un placement sûr. Par exemple, si vous pouvez obtenir un rendement garanti de 4 % sur une obligation, investir dans un projet qui rapporte moins de 4 % par an est une erreur financière. Votre point de départ pour évaluer un projet est donc son rendement attendu. En finances, trois indicateurs clés sont enseignés dans les universités : le cash-flow net attendu (Combien le projet générera-t-il après déduction de toutes les dépenses ?), le taux de rentabilité interne (TRI) doit toujours être supérieur au taux d’intérêt ou à tout autre rendement sans risque auquel vous avez accès et le retour sur investissement (ROI) (rentabilité globale). Ne vous embrouillez pas avec ces termes savants, voici le topo : si un projet nécessite un investissement de 100.000 dinars et promet des gains de 8.000 dinars par an, son rendement est alors 8 % (si vous n’arrivez pas à faire ce calcul simple, oubliez l’idée même de vous lancer dans un projet). Si le taux d’intérêt actuel est de 4 %, c’est un investissement intéressant. Mais si le même projet vous rapporte 3 %, mieux vaut chercher ailleurs. Cependant, il y a un autre périmètre à prendre en considération si l’on est d’accord qu’un investissement est forcément une prise de risque. C’est justement la notion de prime de risque. En effet, plus le risque lié à l’investissement est important, plus l’exigence de rentabilité doit être plus grande. Encore un exemple : si vous investissez dans une start-up ou un projet innovant, par exemple, visez un rendement significativement supérieur au taux sans risque, le tout, selon le secteur et le niveau d’incertitude.
Pour finir, gardez à l’esprit ce que dit Warren Buffett, serial investisseur visionnaire : «Risk comes from not knowing what you are doing» (Le risque vient du fait de ne pas savoir ce que vous faites).