La Presse — Alors que le magnat de l’immobilier et sulfureux président américain Donald Trump s’apprête, avec son équipe d’oligarques, à investir, pour la seconde fois la Maison-Blanche, il serait intéressant de décortiquer son style de management, ainsi que de celui qui jouera sans aucun doute un rôle important pendant ce mandat, j’ai nommé Elon Musk. Commençons par ce dernier, décrit comme encore plus ambitieux que son président. Spécialiste de l’ingénierie d’affaires, Gennaro Cuofano a publié, en avril 2024, un article dans lequel il décortique la méthode Musk. L’homme d’affaires est décrit comme visionnaire et ambitieux, et se distingue par sa capacité à fixer des objectifs audacieux, souvent jugés irréalisables, et à mobiliser ses équipes pour repousser les limites de l’innovation. N’oubliez pas que le monsieur a pour ambition de rendre la planète Mars habitable et il est le chantre du transhumanisme. Ses objectifs s’inscrivent souvent sur le long terme, voire sur le très long terme.
Le P.d.-g de «Tesla» et «SpaceX» est également réputé pour son implication directe dans les opérations quotidiennes. Contrairement à de nombreux dirigeants qui délèguent la plupart des tâches, Musk s’investit personnellement dans les détails techniques et stratégiques, collaborant étroitement avec ses ingénieurs pour accélérer les avancées technologiques. Il est exigeant envers lui-même et envers ses collaborateurs.
Mais ce qui distingue Elon Musk, c’est surtout une résilience exceptionnelle car il n’a pas peur de l’échec. Il voit les échecs comme des opportunités d’apprentissage et reste imperturbable face aux obstacles.
De son côté, son patron à la Maison-blanche, Donald Trump, entrepreneur de renom lui aussi, qui illustre la réussite dans le domaine des affaires aux Etats-Unis, est plutôt analysé dans la littérature sous l’angle du Pathos.
Dans un article intitulé «Les dangers du style de leadership autocratique de Trump», publié dans la revue Psychology Today en 2019, la docteur en psychologie, Shawn M. Burn, dépeint Donald Trump comme «un leader autocratique», car il regroupe toutes les caractéristiques pour cela.
Centré sur lui-même, Donald Trump adopte une approche qui favorise une structure hiérarchique stricte et exige une loyauté absolue de la part de ses subordonnés. S’affranchissant de tout formalisme, le magnat privilégie les briefings oraux aux documents détaillés et s’appuie largement sur les médias télévisés pour s’informer.
Cependant, s’il est décrit par les médias comme imprévisible et parfois extravagant, ce n’est pas pour autant que l’homme fait n’importe quoi. En effet, ce n’est pas un hasard si les milieux économiques aux Etats-Unis et la bourse de Wall Street ont positivement réagi à la victoire du républicain. Ce n’est donc pas parce que ses adversaires ignorent son coup d’après qu’on peut l’accuser de se comporter de façon irrationnelle.
Par ailleurs, le nouveau locataire de la Maison-Blanche est réputé être un décideur rapide et efficace dans la gestion de certains dossiers complexes, notamment grâce à son approche directe.
Deux facteurs peuvent expliquer son succès à résoudre des problématiques complexes. D’abord, en bon homme d’affaires, Trump aime faire des deals, des transactions pour obtenir des résultats immédiats. Ensuite, à l’aide d’un populisme et d’un jeu trouble avec les médias, le nouveau président américain donne l’impression qu’il prend des risques inconsidérés et pose partout des deals «à prendre ou à laisser». Mais en réalité, la grande majorité de ses coups sont des risques bien calculés.
