Les parents d’élèves et d’étudiants ne savent plus à quel saint se vouer. Les dépenses pour les fournitures scolaires sont très élevées. Les prix affichés, surtout dans les librairies, dépassent tout entendement. Ceci dans le cas où ces librairies afficheraient les prix !
A côté de cela on ne pourra pas passer sous silence de nombreuses pratiques illicites mises en œuvre par ces commerçants dont certains profitent de la manne pour se remplir les poches sur le dos des Tunisiens. Comme la rentrée est l’unique occasion où ils peuvent écouler un grand nombre d’articles, ils essayent d’en tirer le maximum. En effet, ces librairies végètent au cours de l’année et c’est le moment de frapper fort.
La période en cours est, également, propice pour d’autres profiteurs d’ouvrir des boutiques, justement, pour la saison scolaire. Question de se faire un peu d’argent. Et c’est beaucoup trop pour les consommateurs. Ces derniers n’en finissent pas de faire face à toutes les dépenses et aux prix les plus forts.
Cette situation pousse certains acheteurs à se rabattre sur les marchés parallèles même en connaissance de cause des risques qu’ils encourent. Mais ils n’ont pas le choix. On aura beau dire que les autorités ont mis sur pied plus d’une centaine d’équipes de contrôle pour essayer de maîtriser les circuits, rien n’y fera. Car on sait que les gens concernés pourront prouver qu’ils sont en règle mais rien ne les empêchera, dans la pratique, d’utiliser les mauvaises pratiques comme la vente conditionnée des cahiers subventionnés à des prix très élevés pour les autres fournitures comme les stylos, les outils de géométrie et autres accessoires exigées par les enseignants. Une fois les contrôleurs partis, les vendeurs sont libres de se livrer librement à la politique vicieuse pour écouler les articles scolaires.
Le commerçant recourt, en effet, à la vente conditionnée parce que la marge bénéficiaire sur les cahiers subventionnés est faible. Elle ne serait que de 6 % alors que pour les autres cahiers elle représente, quasiment, le triple. L’enjeu est, donc, de taille. Par ailleurs, d’autres bénéfices fort conséquents sont réalisés sur la vente des autres fournitures.
Sur ce volet, particulièrement, on devrait rappeler que le ministère de l’Education publie chaque année une circulaire qui recommande aux enseignants de ne pas demander aux élèves des fournitures qui coûtent cher. Mais en vain. Il y a, encore, de nombreux enseignants qui ignorent la consigne et s’ingénient à demander à nos enfants des cahiers spéciaux dont le montant est très élevé et d’autres fournitures (pour être utilisées une seule fois).
Il suffit, par exemple, de voir combien de cahiers restent à la fin de l’année. Un cahier de 300 pages est utilisé au quart sinon moins. Le reste est à jeter. Pourquoi ces enseignants exigent-ils plusieurs cahiers pour une même matière ? Pourquoi doit-on laisser, à la fin de chaque année, plusieurs cahiers à moitié vides ? Il est possible d’utiliser un seul cahier de taille moyenne et d’en acheter un autre plus petit en cours d’année si besoin est. Le gaspillage vient, donc, de l’institution scolaire.
Il y a des enseignants qui dictent les leçons ce qui pose un très grand problème pour les élèves du primaire. Du coup, ils n’arrivent pas à suivre et ne transcrivent, pratiquement, rien sur leurs cahiers. Or, les enseignants sont tenus d’utiliser, au maximum, le tableau.
En fin de compte, la question des prix de ces fournitures se pose à chaque année et les mêmes problèmes ressurgissent sans que la situation change. La hausse des coûts des acquisitions scolaires n’est pas près de s’arrêter. A l’exception des manuels scolaires qui n’ont pas augmenté, tout connaît une escalade indescriptible.
Les responsables affirment que les livres connaissent une stabilité des prix depuis au moins 10 ans. Or, le problème ne se situe pas à ce niveau. La part du livre ne représente qu’une part infime. Elle ne serait que de près de 20 % du coût total des fournitures. Le reste est constitué des autres articles (sacs, cahiers divers, stylos et autres outils, tabliers…). Ce qui devrait pousser à demander d’augmenter le prix des livres et de maîtriser le prix des autres produits !