Dans certaines échoppes et sur des étals de fortune sont exposés beaucoup de produits non contrôlés du point de vue sanitaire.
La Presse — Dans les souks de Kairouan, on constate la présence d’étals de fortune, de charrettes et d’échoppes qui proposent aux passants et aux visiteurs des tas de marchandises d’origine inconnue. Ainsi, on a vu des caméléons séchés que l’on recommande à ceux dont les proches sont victimes d’un mauvais sort suite à un acte de sorcellerie. Alors, le vendeur leur conseille de mettre le caméléon dans une marmite avec des «mhamess» et d’en donner à tous les membres de la famille. Par ailleurs, on trouve des poudres d’origine inconnue et des produits contrefaits qu’on vend pour ceux qui veulent confectionner des talismans et des gris-gris, des oiseaux, des serpents séchés qu’on conseille à ceux qui souffrent d’un cancer, ainsi que de l’encens pour combattre les djinns et les esprits maléfiques : «Ce produit venu de l’Inde va vous aider à anéantir vos ennemis ! Tel autre sert à assaisonner la salade de votre mari infidèle afin qu’il retombe amoureux de vous…», tels sont les propos qu’on entend de la part de vendeurs, avides de gain facile, et ce, au détriment de la santé du citoyen.
Et ce qui est vraiment bizarre, c’est de constater que parmi les clients de ces échoppes, il y a des intellectuels et des fonctionnaires qui achètent des crèmes anti-rides et des écrans solaires, certainement périmés, des traitements sans aucune étiquette ni date, des teintures pour cheveux, des crèmes antalgiques et des bandages.
Sonia, une artisane nous parle des pilules minceur qu’elle a achetées suite aux conseils de sa voisine et qui lui ont fait vivre une nuit affreuse avec des vomissements et des douleurs au ventre : «C’est pourquoi j’ai jeté tout le parquet dont je n’ai pris qu’une seule pilule. Franchement, je préfère rester grosse et laide que de mourir empoisonnée !».