Accueil Economie Préservation des ressources hydriques en Tunisie:  Allier les innovations technologiques et les comportements écoresponsables

Préservation des ressources hydriques en Tunisie:  Allier les innovations technologiques et les comportements écoresponsables

Le réchauffement climatique affecte directement les cycles hydrologiques en Tunisie. La multiplication des épisodes de sécheresse prolongée, la désertification croissante et la diminution du débit des cours d’eau mettent en péril les réserves en eau et la sécurité alimentaire du pays.

La Presse — Vu sa position en zone semi-aride, la Tunisie fait face à une raréfaction croissante de ses ressources en eau. Avec une faible pluviométrie et une pression accrue sur les ressources hydriques due à l’urbanisation et à l’agriculture intensive, la gestion durable de l’eau est devenue un défi majeur.

Une disponibilité en eau en baisse

La Tunisie dispose d’environ 4,6 milliards de m³ d’eau renouvelable par an, avec une moyenne de 400 m³ par habitant et par an selon des statistiques officielles. C’est bien en dessous du seuil de stress hydrique fixé à 1.000 m³. La situation risque de s’aggraver avec le changement climatique, qui entraîne une diminution des précipitations et une augmentation des températures, accentuant l’évaporation. L’agriculture consomme plus de 80 % des ressources en eau du pays.

L’usage intensif des nappes phréatiques, souvent de manière anarchique, entraîne une surexploitation et une salinisation progressive des eaux souterraines. En parallèle, la pollution due aux déchets industriels et aux eaux usées non traitées aggrave la dégradation des ressources disponibles.

Impacts du changement climatique et solutions pour une meilleure gestion

Le réchauffement climatique affecte directement les cycles hydrologiques en Tunisie. La multiplication des épisodes de sécheresse prolongée, la désertification croissante et la diminution du débit des cours d’eau mettent en péril les réserves en eau et la sécurité alimentaire du pays. Face à ces défis, plusieurs solutions doivent être mises en place pour préserver les ressources hydriques du pays.

Figure en premier lieu le dessalement de l’eau de mer. La Tunisie a déjà lancé plusieurs projets de stations de dessalement, notamment à Djerba et Sfax, pour diversifier ses sources d’approvisionnement en eau potable. Il y a aussi la réutilisation des eaux usées traitées. L’optimisation du traitement et de la réutilisation des eaux usées peut permettre d’irriguer certaines cultures et de préserver les nappes phréatiques. Il faut également promouvoir l’irrigation goutte-à-goutte et d’autres techniques économes en eau. S’y ajoutent la sensibilisation des agriculteurs à l’adoption de cultures moins gourmandes en eau et l’encouragement de la modernisation des infrastructures hydrauliques pour limiter les pertes.

Lutte contre le gaspillage

La lutte contre le gaspillage de l’eau en Tunisie passe par la réduction des fuites dans les réseaux de distribution d’eau potable, qui peuvent atteindre 30 % dans certaines régions. L’encouragement des comportements écoresponsables auprès des citoyens peut limiter la consommation excessive. La mise en place de campagnes de sensibilisation sur l’importance de la préservation de l’eau et la mise en place d’une tarification plus adaptée pour inciter à une consommation responsable contribuent au renforcement des politiques de gestion et de gouvernance. Le pays a tout constat fait intérêt à développer des partenariats public-privé pour financer des infrastructures hydrauliques plus modernes et efficaces.

La préservation des ressources en eau est un enjeu crucial pour l’avenir de la Tunisie.

Face à une demande croissante et à des ressources limitées, il est impératif d’adopter une approche intégrée qui allie innovations technologiques, sensibilisation des citoyens et politiques de gestion durable. Seule une action concertée entre l’Etat, les entreprises et la société civile permettra de garantir un accès équitable et pérenne à l’eau pour les générations futures.

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