Oui, d’ici le 15 septembre, la fin de la récréation sera sifflée. Les restaurateurs totalement anarchiques, pour l’Apal, et, partiellement, pour la commune d’Utique, seront «remerciés». Les cabanes seront déboulonnées.
D’ici l’été prochain on nous promet monts et merveilles : une voie menant à la plage totalement goudronnée. «Dames» eau potable et électricité seront au rendez-vous, «la main dans la main» avec «Messieurs» réseaux sanitaires et GSM.
On nous promet de l’harmonie à gogo entre parties prenantes.
La sacrée condition sine qua non, pour rompre avec l’anarchie, le gabegie et l’empirisme, connus jusqu’ici par la plage des mille et une surprises.
Autant Coucou Beach est un coin de rêve appelé à soulager considérablement la pression extraordinaire et dépassant toutes les limites de l’inacceptable, exercée sur le littoral de Sidi Ali El Mekki (Ghar El Meleh), autant il souffre d’une anarchie inimaginable, donnant du fil à retordre aux autorités à la fois locale et régionale.
Le beau monde commerçant, y ayant vite poussé comme des champignons, a vite pris de court tout le beau monde administratif.
A chaque partie, sa chanson !
En très peu de temps, le décor se fait marquer présent. Il est parfait et plus que parfait… La multiplicité des parties prenantes n’a pas été pour arranger les choses. Chacune d’elles a sa propre chanson et ses propres intérêts dans le nouveau-né prématuré.
L’Apal joue sur la corde de l’environnement.
La commune d’Utique, ayant la part du lion dans la plage de la splendeur et des incuries, joue sur la corde du droit de regard administratif. Forte de ce statut, elle n’a pas hésité à distribuer à droite et à gauche des autorisations d’occupation provisoire ayant autorisé les maîtres du boire et du manger de marcher des épaules, défiant et tenant tête à toute «Tête de pipe» officielle se manifestant pour leur demander des comptes, l’air de dire : «Nous y sommes, nous y restons». L’Apal, pour sa part, se considère le principal maître de céans.
Des permis de camper contestés
Les attestations délivrées semblent soulever un problème de lèse-majesté pour les gestionnaires de notre littoral. Ils considèrent que les autorisations consenties sont sans teneur, ni bien-fondé administratifs.
Etant donné que seule la commission régionale ad hoc est habilitée à accorder de tels documents. Cette commission, présidée par le gouverneur territorialement compétent, est composée, outre du représenatnt de l’Apal, ceux de la commune et délégation concernée, des ministères de l’Equipement et du Tourisme, de la Sûreté nationale (Police et Garde nationale) et de la Protection civile.
De l’optimisme dans l’air
Quant à la commune de Ghar El Meleh à laquelle revient une part infime du gâteau, elle ne semble pas aspirer à jouer un rôle notable dans l’affaire, ayant, comme on le sait, mille et un chats à fouetter. Elle a déjà ras-le-bol du raz de marée humain envahissant sa plage. Un raz de marée lourd à gérer. D’ailleurs, la plage de Sidi Ali Mekki se verra bientôt soulagée, outre par coucou beach, par la plage immense de Ras Injla (Bizerte). Ceci après la mise en place du fameux viaduc de Bizerte, promise pour d’ici trois ans. Un pont qui s’est fait beaucoup attendre vu la lenteur et la complexité des procédures administratives. Il est à craindre, toutefois, que celles-ci continuent à faire des siennes, en retardant sine die la date de cet «accouchement», à vrai dire très difficile.
L’œuvre de Facebook
L’intrigant coucou beach ayant été entouré d’une aura et d’un tapage médiatiques exceptionnels (surtout à travers Facebook) savamment orchestrés par les restaurateurs concernés ayant fait des ailes grâce à l’adhésion quasi totale des «facebookers», en cliquant sur «J’aime» et «Je partage», faisant l’affaire de ceux qui cherchent à partager avec eux leurs salaires. Je m’y suis donc déplacé, choisissant une journée ventée pour m’éviter les bousculades et le pousse-pousse des journées bien ensoleillées. Ce n’était pas pour profiter du luxe et du confort balnéaires très onéreux offerts sur place, mais pour enquêter et vous rapporter la vraie vérité.
La triste vérité !
J’ai attentivement tendu l’oreille à certains gérants et serveurs en exercice. On me dit que Coucou Beach souffre d’un déficit de contrôle policier. Pendant la journée, des intrus y convergent de toutes parts pour servir aux clients la bière, le vin et toutes sortes de liqueurs. La nuit tombant et en l’absence d’éclairage, les lieux prennent l’allure d’une jungle. Les orgies dégénèrent en pugilats entre bandes de voyous de tout acabit. En fin d’après-midi, commerçants et baigneurs plient bagage et dégagent les lieux par crainte du pire. Tel est donc le quotidien d’un site encore mal cogéré. Le directeur général de l’Apal et le maire d’Utique n’ont pas manqué, au final, d’exprimer leur détermination à œuvrer en commun et avec le reste des parties prenantes pour que ce site si agréable et fantastique brille de mille feux par la bonne organisation, le bon ordre, la sécurité et la discipline de tous. Et présente un plus profitable à tous les autochtones et visiteurs confondus.
Remettre le bon ordre
D’ici le 15 septembre, nos officiels sifflent la fin de la récréation. Toutes les baraques seront déboulonnées sans exception, de bon gré ou par la force publique. Puisque, une infinité de PV ont été dressés et de décisions de démolition sont en instance d’exécution.
L’on nous rassure que l’été prochain, rien ne sera plus comme auparavant.
La voie menant à la plage, à partir d’Utique Nouvelle sera totalement goudronnée. La légalité sera rétablie sur l’ensemble du site. L’eau de robinet, l’électricité, et le réseau sanitaire y seront disponibles grâce à la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes.
Qui sont décidées, plus que jamais, à accorder leurs flûtes et leurs violons. Pour ce faire, une commission multipartite se penchera sur ce dossier. Et prendra tout son temps pour vaincre l’anarchie et l’empirisme et faire de ce site un modèle et une source d’orgueil et de fierté non seulement pour la région de Bizerte mais aussi pour tout notre pays.