
Depuis quelque temps, l’éducation retient régulièrement toute l’attention du gouvernement. Un intérêt tout à fait légitime, car l’avenir de notre pays dépend, certainement, et avant tout, de notre capacité à nous doter d’une nouvelle génération hautement qualifiée, capable de répondre favorablement aux mutations rapides du marché économique international, notamment en termes de savoir-faire et d’innovation. C’est-à-dire disposer d’un système qui tienne compte d’une obligation d’objectifs et de résultats bien précis.
Il est vrai, en effet, que pour un pays aux ressources limitées, le pari sur l’éducation devient stratégique, comme l’ont confirmé certaines expériences, singapourienne notamment.
C’est d’ailleurs pour cette raison que le Président de la République, conscient du rôle crucial de l’éducation dans l’envol socioéconomique, ne cesse, à chaque fois, de prôner la nécessité d’une réforme efficace et intelligente de notre système éducatif à la faveur d’un nouveau modèle bien performant, mieux orienté et plus équitable.
Un nouveau système éducatif qui doit miser sur la revalorisation des programmes dispensés mais également sur l’élargissement de la capacité et du potentiel des élèves. Comprendre qu’il n’est plus question de donner seulement des cours, ou encore d’assurer à l’élève l’apprentissage de base nécessaire mais aussi et surtout d’élargir sensiblement son niveau de compréhension et de cibler les bonnes compétences, à travers notamment l’accompagnement, l’assistance, l’orientation et, mieux encore, la responsabilisation. Le tout adossé, bien entendu, à une politique d’évaluation efficace, et pourquoi pas à un régime d’incitation régulier.
Et c’est notamment cette question d’évaluation qui doit être traitée avec beaucoup de rigueur car elle a le mérite de pousser l’élève, surtout si elle est mutualisée, à gérer ses difficultés, à se surpasser et à mieux se mettre en confiance.
Autant d’éléments fondamentaux qui ne manqueront pas d’accélérer le rythme de création des compétences et de mettre un terme, même progressivement, au phénomène du décrochage scolaire précoce.
De toute évidence, l’on estime que la Tunisie est en mesure de relever ce pari stratégique pour peu qu’elle mobilise les fonds nécessaires.
Toutefois, l’instauration d’un système éducatif performant suppose, comme le soutiennent les analystes « des moyens financiers spécifiques et conséquents pour pouvoir accompagner l’évolution des effectifs, améliorer les résultats et adhérer aux nouvelles tendances socioéconomiques du marché».
Indubitablement, et en raison de la limitation des ressources actuelles de l’Etat, il serait difficile aux acteurs traditionnels de répondre, à eux seuls, à cette exigence. L’implication, donc, d’autres parties, les institutions financières et bancaires notamment, semble à ce stade incontournable. Cela est d’autant plus important que l’investissement dans l’éducation s’est toujours avéré rentable, comme dans tout autre secteur.