Accueil Culture Festival de la Médina : Fadhel Jaziri hausse le ton avec «Arboun 3»

Festival de la Médina : Fadhel Jaziri hausse le ton avec «Arboun 3»

Le spectacle s’est imposé par la qualité du son et de la lumière, des costumes, de la musique et des chansons remixées et re-modernisées grâce à une réadaptation alliant des sonorités orientales et occidentales des reprises qui sonnent toujours aussi bien.

Bien qu’il soit physiquement en difficulté, Fadhel Jaziri a assuré le spectacle « Arboun 3 », présenté samedi 15 mars à Bir Lahjar dans le cadre de la 41e édition du Festival de la Médina. Le public est venu nombreux assister à cette nouvelle création consacrée à des reprises de chansons du répertoire musical tunisien resté vivant à ce jour grâce à des artistes rompus à ce genre musical qui représente l’identité tunisienne.

Malgré l’exigüité de l’espace, mais chaleureux et à dimension humaine, recouvert en partie de drapeaux tunisiens géants, une manière de représentée l’identité tunisienne, le spectacle s’est imposé par la qualité du son et de la lumière, des costumes, de la musique et des chansons remixées et re-modernisées grâce à une réadaptation alliant des sonorités orientales et occidentales des reprises qui sonnent toujours aussi bien.

Privilégiant la proximité, le spectacle se présente sous forme d’un atelier de gestation où un groupe de musiciens et chanteurs se prépare à un concert de musique basé sur la reprise de chansons égyptiennes et tunisiennes des années passées en les dépoussiérant. L’idée est de faire bousculer les certitudes sur des titres marquants.

Haithem Lahdhiri, célèbre barython à la présence imposante, muni de son oud et entouré de trois musiciens et une chanteuse, crée  une ambiance de fête théâtralisée. Avec sa voix puissante qui s’étire à l’infini, il propose un cocktail explosif mélangeant  musique tunisienne revisitée, rock et jazz avec des passages plus atmosphériques. C’est à la fois percutant et audacieux d’oser faire exploser des classiques de la chanson en introduisant de nouvelles sonorités ravissant des spectateurs ébahis. 

De « Cléôpatre » de Mohamed Abdelwaheb à « Hobek Yetbadel » de Hédi Jouini remixés en passant « Ritek ma Naâref Ouin » de Lotfi Bouchnak joué en instrumental enchaînant avec « Sag Najaâk » de Saliha, puis « Zina ya bint el-Henchir » de Ali Riahi, etc., Haithem Lahdhiri promène ses auditeurs d’un genre à l’autre avec adresse et fluidité. Même seul avec son oud, il arrive à donner beaucoup de corps à ses morceaux.

Mais  il n y a pas que Haithem, même Ridha, le saxophoniste, qui n’a pas l’habitude de chanter, scande ses textes plus qu’il ne les chante en adaptant à sa manière un titre difficile d’accès « Ennass el Moughrammin » de Mohamed Abdelmotaleb.  Une jeune et  charmante chanteuse met, elle aussi, de la joie dans cette représentation. Avec sa petite voix romantique, elle interprète en se trémoussant  « Galouli Lasmar» de Safia Chamia et d’autres refrains connus. 

Dans ce joli boucan propre à une fête de mariage ou de circoncision, l’Orient se mêle à l’Occident par des passages de musique, à l’instar de « Zorba le Grec » ou encore « La panthère rose » évoquant des souvenirs ayant traversé la jeunesse de chacun de nous. Comme dans toutes les fêtes tunisiennes,  la soirée festive se termine par la « Taâlila » : « Tahar ya Lmtahar », « Mahlali Irssou ». Des youyous fusent dans l’espace de Bir Lahjar appuyés par des applaudissements copieux.

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