Accueil Economie Le tourisme tunisien à la conquête du marché africain : Le continent est grand, le potentiel aussi

Le tourisme tunisien à la conquête du marché africain : Le continent est grand, le potentiel aussi

Longtemps tournée vers l’Europe, la Tunisie gagnerait à s’ouvrir à un marché en pleine ébullition comme l’Afrique. Jeune, mobile et porté par une classe moyenne en forte croissance, notre continent peut donc être une valeur sûre.

Soleil, histoire, soins de qualité et hospitalité : tout est là pour séduire ces voyageurs d’un nouveau genre. Encore faut-il leur dérouler le tapis rouge. Dans cette perspective, le continent africain n’est pas seulement une alternative : c’est une évidence stratégique. La proximité géographique, les affinités linguistiques, les liens culturels et historiques ne sont plus à démontrer.

Ce qui manque, en revanche, c’est une vision claire, des connexions renforcées et une offre touristique pensée pour répondre aux attentes de cette clientèle encore trop peu ciblée. La Tunisie, avec ses vestiges romains, ses médinas classées à l’Unesco, ses souks colorés et ses plages méditerranéennes, offre une diversité d’expériences qui peuvent séduire un large public africain en quête de découverte et d’authenticité. Son histoire millénaire, partagée par bien des civilisations africaines, en fait une destination de culture et de mémoire, notamment pour les pays d’Afrique du Nord et subsaharienne qui entretiennent des liens historiques et linguistiques avec elle. De plus, la francophonie et l’arabophonie partagées avec une grande partie du continent facilitent naturellement les échanges et renforcent la proximité culturelle.

Miser sur la proximité géographique et les liaisons régionales

La Tunisie bénéficie d’un positionnement stratégique au nord du continent. Plusieurs capitales africaines sont à quelques heures de vol seulement. En renforçant les liaisons aériennes avec l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique centrale et même l’Afrique australe, la Tunisie pourrait devenir une plaque tournante du tourisme et des affaires africains. Le développement de vols directs avec des compagnies aériennes africaines, ainsi qu’une politique de visas plus souple, notamment pour les ressortissants d’Afrique subsaharienne, pourraient considérablement augmenter les flux touristiques intra-africains. D’ailleurs, faire Tunis-Doha-Nairobi pour ainsi traverser deux continents pour aller au Kenya et mettre onze heures pour arriver à destination au lieu de cinq heures semble être une aberration. L’on en a récemment fait l’amère expérience.

Adapter l’offre touristique aux attentes africaines

Pour séduire davantage les touristes africains, il est essentiel d’adapter l’offre touristique à leurs goûts, leurs budgets et leurs habitudes. Cela passe par des packages sur mesure incluant culture, détente, shopping et gastronomie et un accueil plus inclusif avec du personnel formé à la diversité culturelle africaine. S’y ajoutent consécutivement la promotion d’un tourisme de santé et de bien-être, avec des soins de qualité à des prix compétitifs (chirurgie esthétique, soins dentaires, thalassothérapie) et l’organisation de festivals culturels panafricains qui célèbrent les liens entre la Tunisie et le reste du continent.

Privilégier sur une diplomatie touristique africaine

La Tunisie pourrait aussi renforcer ce qu’on appelle « diplomatie touristique » en Afrique. Cela passe par la participation active aux foires internationales africaines du tourisme, le développement de partenariats avec les agences de voyages africaines et la mise en place de campagnes de communication ciblées, notamment sur les réseaux sociaux.

Des programmes d’échange universitaire, des rencontres entrepreneuriales, ou encore des événements sportifs panafricains peuvent aussi servir de tremplins pour dynamiser le tourisme régional. Reste à dire qu’à l’heure où l’Afrique connaît une croissance démographique et économique dynamique, la Tunisie a une carte à jouer. En s’ouvrant davantage à ses voisins africains et en valorisant ses atouts culturels, économiques et géographiques, elle peut devenir un acteur majeur du tourisme intra-africain. Il ne s’agit plus seulement de séduire les touristes européens : l’avenir du tourisme tunisien pourrait bien parler avec un accent africain.

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