
Même si l’on connaît l’importance d’un business plan avant de démarrer un projet, certains ont tendance à considérer le document comme une simple formalité et une paperasse, un mal nécessaire. De fait, son élaboration est faite à la hâte, sans vraiment y consacrer le temps nécessaire. La première erreur à éviter est donc de ne pas bâcler un document d’une aussi grande importance pour la suite des événements. Par ailleurs, même en y consacrant le temps adéquat, nous ne sommes pas à l’abri d’erreurs courantes qui ôtent, si on ose dire, le pouvoir magique du business plan. En effet, trop souvent, les business plans se réfèrent à des études de marché beaucoup trop généralistes qui ne collent pas avec le projet en question.
Il est important donc de partir du retour de vos clients potentiels. L’autre acteur majeur à ne surtout pas occulter dans la rédaction de votre business plan, c’est votre concurrent ou vos concurrents. Souvent, tel Narcisse amoureux de son propre reflet, vous balayez d’un revers de la main toute concurrence existante, et c’est là une erreur fondamentale. Il faut au contraire accorder beaucoup de crédit à ces concurrents (ou a posteriori les éventuels imitateurs de votre projet). Il faut donc passer le temps nécessaire à les identifier pour mieux se positionner sur votre marché (pour construire votre offre et votre promesse client). Ces étapes sont cruciales pour pouvoir par la suite élaborer vos plans d’action et faire des prévisions financières. Dans vos plans justement, les personnes aguerries formulent des hypothèses et des solutions alternatives en cas d’échec du plan A et c’est très bien ainsi. Par contre, ce plan B, ces portes dérobées et ces sorties de secours doivent rester uniquement dans votre tête, pas la peine de les flanquer dans le business plan.
Pour quelle raison ? Eh bien, tout simplement pour ne pas rajouter une couche d’incertitude supplémentaire qui pourrait dérouter votre interlocuteur. En revanche, ce qui serait judicieux et valorisé dans un business plan, c’est d’intégrer un PCA (plan de continuité d’activité, voir notre chronique du 2 mars 2025). Le PCA, s’il est bien élaboré, donnera plus de crédibilité à votre démarche. Et puisque nous sommes à l’ère numérique et à l’aube de la révolution de l’IA, notons qu’il n’a jamais été aussi accessible de structurer ses idées et de bâtir un business plan solide. De nombreux outils en ligne, gratuits ou en version freemium, permettent aujourd’hui aux entrepreneurs de concevoir des plans financiers, des études de marché et des stratégies commerciales sans compétences techniques particulières. Mieux encore, l’intelligence artificielle s’invite désormais dans le processus : des applications comme Notion AI, ChatGPT ou Bizplan Builder génèrent des contenus structurés, des analyses et même des simulations de scénarios d’activité. Alors à vos claviers et passez du consommateur critique à l’entrepreneur à solutions.
En 2008, Brian Chesky et Joe Gebbia, deux colocataires à San Francisco, peinent à payer leur loyer. Alors qu’une conférence internationale se tient dans leur ville, ils ont l’idée géniale de louer trois matelas gonflables dans leur salon et offrir le petit-déjeuner à leurs invités et c’est ainsi que naït l’idée de Airbnb. Mais au début, quand ils ont voulu créer l’entreprise, ils n’ont pas été suivis par les investisseurs, car leur business plan n’était pas au point. Aidés par la communauté sur le web, ils arrivent finalement à créer un business plan visuel, inspirant, et surtout centré sur l’expérience humaine. Ils racontent des histoires d’hôtes et de voyageurs, chiffrent précisément le potentiel du marché et dessinent un modèle économique crédible… et, vous l’avez sans doute deviné, les investisseurs commencent à s’intéresser au projet et la suite, on la connaît.