Accueil Culture 78e festival de Cannes – Le jury, présidé par Juliette : Binoche, enfin révélé  Berry, Slimani, Hamadi et les autres…

78e festival de Cannes – Le jury, présidé par Juliette : Binoche, enfin révélé  Berry, Slimani, Hamadi et les autres…

Le Festival de Cannes a dévoilé, lundi dernier, le jury de sa 78e édition qui se tiendra du 13 au 24 mai 2025. Placé sous la présidence de l’actrice française Juliette Binoche, ce jury réunira neuf personnalités issues du cinéma, de la littérature et des arts visuels, venues des quatre coins du monde. Ensemble, elles auront pour mission de départager les 21 films en compétition et de décerner la tant convoitée Palme d’Or.

La Presse — Juliette Binoche, figure iconique du cinéma d’auteur international, retrouve la Croisette après une carrière jalonnée de collaborations audacieuses, notamment avec André Téchiné (Rendez-vous), Krzysztof Kieślowski (Trois Couleurs : Bleu, Blanc, Rouge, un rôle qui lui a valu le César de la meilleure actrice en 1994), Anthony Minghella (Le Patient anglais, pour lequel elle a reçu en 1997 trois récompenses, l’Oscar du meilleur second rôle, un Bafta et l’Ours d’argent à la Berlinale), Abbas Kiarostami (Copie conforme, qui lui a valu le Prix d’interprétation féminine à Cannes en 2010) ainsi que de nombreux autres films et distinctions. Actrice aux mille facettes, elle incarne une présidence à la fois sensible et résolument ouverte à la diversité des formes artistiques. A ses côtés, huit jurés aux parcours complémentaires : Halle Berry (Etats-Unis), actrice et réalisatrice, première Afro-Américaine à avoir reçu l’Oscar de la meilleure actrice en 2002 pour son rôle dans L’Ombre de la haine (Monster’s Ball). Elle s’était déjà fait remarquer en 1999 pour son interprétation de Dorothy Dandridge dans un téléfilm éponyme, qui lui a valu un Golden Globe. La même année, elle devient Storm dans « X-Men » de Bryan Singer, rôle qui la propulse au rang de star internationale. Elle a également joué dans « Jungle Fever » (1991) de Spike Lee, « Opération Espadon » (2001), « Meurs un autre jour » (2002) ou encore « Gothika » (2003). En 2020, elle passe derrière la caméra en réalisant son premier film «Meurtrie». Egalement productrice, elle coproduit certains des films dans lesquels elle joue, dont récemment « Mother Land » d’Alexandre Aja (2024). De ses rôles emblématiques à ses engagements en tant que réalisatrice, elle incarne une voix forte et singulière dans le paysage hollywoodien contemporain. Payal Kapadia (Inde), réalisatrice et scénariste, remporte, en 2024 à Cannes, le Grand Prix avec « All We Imagine as Light », film salué pour sa délicatesse et sa modernité. Elle apporte un regard neuf et poétique sur les tensions sociales et intimes de son pays. Alba Rohrwacher (Italie), actrice phare du cinéma européen, est une habituée du Festival de Cannes, où elle a brillé dans des films de Marco Bellocchio (Maria), Matteo Garrone (Tale of Tales) et de sa sœur Alice Rohrwacher (Les Merveilles et La chimère). Son jeu subtil et introspectif fait d’elle l’un des visages les plus inspirants de sa génération, lui valant plusieurs récompenses, dont la Coupe Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise en 2014 pour son rôle dans « Hungry Hearts ».

Leïla Slimani (France, Maroc), écrivaine et lauréate du prix Goncourt 2016 pour son roman « Chanson Douce », est engagée en faveur des droits des femmes et de la liberté d’expression. Dieudo Hamadi (République démocratique du Congo), documentariste majeur du continent africain, est reconnu pour ses films incisifs sur les réalités politiques et sociales de son pays. En 2017, il réalise « Maman Colonelle », qui remporte le Grand Prix au Festival du Cinéma du Réel. Il travaille actuellement sur son prochain long métrage, intitulé « La Vie est un chemin de fer ».

Hong Sangsoo (Corée du Sud) est un habitué du Festival de Cannes, au point d’avoir fait de la Croisette le décor de son film « La Caméra de Claire ». Il a notamment présenté quatre films en Compétition officielle : « La Femme est l’avenir de l’homme » (2004), « Conte de cinéma » (2005), « In Another Country » (2012) et « Le Jour d’après » (2017), ainsi que quatre autres dans la section Un Certain Regard dont « Hahaha » (2010), qui a remporté le Prix Un Certain Regard. Hong Sangsoo ne cesse d’explorer les méandres de l’intime à travers un cinéma épuré, minimaliste et profondément personnel. Il travaille actuellement sur son prochain long métrage, « At the Middle of Life ». Carlos Reygadas (Mexique), mention spéciale de la Caméra d’Or dès son premier film, Japón (2002), développe un cinéma unique, exigeant et résolument personnel. Il entre en compétition au festival de Cannes en 2005 avec son deuxième long métrage, « Bataille dans le ciel ». Il y revient en 2007 avec « Lumière silencieuse », qui remporte le Prix du Jury (ex æquo). En 2012, il est récompensé du Prix de la mise en scène pour « Post Tenebras Lux », confirmant la singularité et la maîtrise de son art. En 2018, il signe « Nuestro tiempo ». Il travaille actuellement sur son prochain film, intitulé « Sillage d’ombre».

Jeremy Strong (Etats-Unis), acteur notamment acclamé pour son interprétation de Kendall Roy dans la série « Succession » qui lui a valu un Emmy, un Golden Globe et un Tony Award. Multirécompensé au théâtre comme au cinéma, il incarne la puissance du jeu dramatique contemporain et s’impose comme l’une des figures majeures de sa génération. En 2025, il sera à l’affiche de « Deliver Me From Nowhere », un biopic consacré à Bruce Springsteen, réalisé par Scott Cooper».

Un jury pluriel

En scrutant la composition du jury, on constate que sur les neuf membres, huit sont directement liés directement au cinéma (acteurs, réalisateurs, scénaristes, producteurs), ce qui témoigne de l’ancrage du festival dans l’industrie cinématographique. Cependant, plusieurs d’entre eux ont un profil hybride : Halle Berry est, également, réalisatrice et productrice, Juliette Binoche s’illustre également au théâtre, dans la danse et la musique; Leïla Slimani est la seule figure littéraire du jury. Cette ouverture à la littérature, à la performance scénique et au documentaire enrichit le regard porté sur les œuvres en compétition. Les films seront ainsi évalués sous différents angles, à travers plusieurs dimensions et sensibilités.

On remarque, d’autre part, que les membres du jury viennent des cinq continents, ce qui reflète la volonté du festival de représenter la pluralité du cinéma mondial et de favoriser un échange de regards et d’expériences cinématographiques provenant de divers univers culturels.

Passerelle entre les générations

En réunissant des figures confirmées issues de différentes générations, Cannes exprime la volonté de créer une passerelle féconde et un dialogue ouvert entre les générations propices à confronter héritage et modernité, expérience et regard neuf.

Ainsi, cette passerelle générationnelle trouve également un écho dans l’équilibre entre les genres au sein du jury. Composé de cinq femmes (Binoche, Slimani, Berry, Kapadia et Rohrwacher) et de quatre hommes (Hamadi, Sangsoo, Reygadas et Strong) il reflète une quasi-parité mettant en lumière l’engagement constant du festival en faveur d’une représentation féminine forte, s’appuyant sur des parcours diversifiés, solides et largement reconnus.

Représentant tous les continents, diverses générations, sensibilités et genres artistiques, ce jury incarne, ainsi, la diversité et la vitalité du cinéma mondial. Il symbolise, également, l’ambition du festival : faire dialoguer les sensibilités, interroger le réel et célébrer l’art sous toutes ses formes. Le Palmarès sera dévoilé le 24 mai 2025 lors de la cérémonie de clôture.

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