D’autres pays ont connu ce problème : ils ont fini par déplacer leurs administrations et par mettre sur orbite une nouvelle capitale tout en entreprenant les travaux de rénovation de leurs conduites d’évacuation !
Ce qui va suivre, nous l’avions dit et redit au moins à dix reprises ces dix dernières années.
Ce qui suivra pourra resservir dans les prochaines dizaines d’années. Si rien ne change. Et que la langue de bois demeurera la seule manière de s’en sortir pour des «responsables» qui n’osent pas dire la vérité : à chaque saison des pluies, nous revivons le même calvaire. Dans presque toutes les villes et villages, nous retrouvons les mêmes scènes de désespoir et de désarroi, les mêmes explications qui lassent et qui accentuent la perte de confiance auprès de ceux qui ont ressenti les effets de ces intempéries dans leurs chairs et leurs biens.
Une fois la belle saison revenue, c’est le retour aux refrains habituels : certes, quelques chantiers sont lancés ici ou là, mais, étant donné que les causes sont toujours là, il n’y aura aucune amélioration et tout restera figé jusqu’à la prochaine pluie !
Si… Jha était là, il aurait donné une réponse aussi rationnelle et aussi logique que lorsqu’on lui avait demandé ce qu’il allait faire alors que son âne a été volé. «J’achèterai un autre pardi !»
Si la capitale ou une ville quelconque s’embourbe et qu’il n’y a plus moyen de circuler, c’est qu’elle n’est plus adaptée pour supporter le nombre de voitures qui y circulent, ou l’eau qui tombe du ciel sans trouver où aller.
D’autres pays ont connu ces problèmes : ils ont fini par déplacer leurs administrations et par mettre sur orbite une nouvelle capitale tout en entreprenant les travaux de rénovation de leurs conduites d’évacuation ! Il n’y a pas d’autres alternatives et cela ne se fait pas au prix des promesses, des mines faussement affligées et des visites de condoléances fortement médiatisées.
Halte au bricolage !
Il n’est donc pas question de bricoler, mais d’en faire un dossier urgent, de le confier à des spécialistes pour l’étudier, de calculer, d’estimer, de prévoir, et d’agir en y mettant les moyens.
Prenons l’exemple de la ville de l‘Ariana qui a fait couler beaucoup d’encre à l’occasion du dernier orage qui a bloqué des milliers et des milliers de citoyens.
Comment veut-on éviter ces encombrements alors qu’il n’y a qu’un seul «passage», pour rejoindre les cités périphériques qui croissent en nombre et en encombrement ? Nous n’osons pas prononcer «rue» ou «avenue», alors que des voitures, des camions, des engins de travaux publics, des barils, des cadavres de frigidaires sont posés pour «interdire» tout stationnement devant une boutique. On stationne en toute impunité dans n’importe quelle direction, en deuxième et même en troisième position ?
Ces encombrements ne se produisent pas seulement les jours de pluies, mais lors des 365 jours de l’année. Sans vergogne, on stationne sa voiture pour aller boire un café au coin de la rue. Tout le monde est gêné, mais personne ne parle, parce que tout simplement, il y a des risques de sévices physiques. Les transporteurs collectifs sont partout, sauf à l’endroit qui leur est affecté. Les feux ne sont jamais respectés et c’est au plus culotté de passer. La foire !
Aucun policier à l’horizon. Vive la démocratie !
Ne parlons pas des monticules de gravas que l’on a déposés la nuit et qui gênent les voitures tout en bloquant les égouts, ainsi que tout passage des eaux en cas de pluie. Où est cette sacrée police de l’environnement que l’on annonçait comme la trouvaille du siècle ?
Pourtant, avec un peu plus d’efforts, on aurait pu retrouver les fautifs grâce aux caméras de surveillance des banques et des entreprises qui longent ces rues névralgiques. Pourquoi ne le fait-on pas ? De toutes les façons, personne ne nous fera croire que notre police est incapable de mettre la main sur ces personnes malfaisantes, si on le lui demandait !
Une infrastructure inadaptée
Mais si pour les situations normales, il s’agit d’ordre et de discipline, pour les eaux de pluies qui inondent et emportent tout, c’est une question d’infrastructure inadaptée. Tout le long de ces bretelles, pas plus de deux pour entrer ou sortir, il se pose une question de calibrage des conduites. Elles ont été soit mal calculées ou sont complètement dépassées. Et comme elles servent aussi bien pour les eaux usées comme pour les eaux de pluies, c’est la catastrophe annoncée. Si on y ajoute le bitumage des trottoirs, le béton qui bouffe tous les espaces libres, le tour est joué car cette eau, il faut bien qu’elle aille quelque part.
Il faudrait, de ce fait, pour tout refaire du temps et des milliards pour récupérer cette eau de pluie précieuse pour un pays en dette hydrique, la recycler et s’en servir au lieu de la perdre, tout en lui donnant l’occasion de causer des pertes énormes au niveau de l’infrastructure individuelle ou collective.
C’est la vérité qu’il faudrait dire, tout en engageant les études et les travaux le plus tôt possible. Au fur et à mesure que l’on renvoie l’échéance, on subira plus de dégâts, et on paiera plus cher les futures transformations à faire.
Aucun responsable des lieux n’en parle et plus grave, on ne fait rien pour faire régner l’ordre et la discipline.
En attendant
Indépendamment du curage des égouts, des oueds et autres lieux de passages des eaux, qui devrait être fait avant la saison des pluies, il faudrait au plus vite imposer l’ordre et la discipline, par la mise en place d’une police de proximité permanente, active, outillée et intransigeante, tout en dégageant la bretelle qui passe tout le long du marché central municipal et qui permet d’aller du côté des Cités Ennouzha, Borj Louzir, Béhi Ladgham, Raoued, Borj Touil, etc. et regagner la route à grande vitesse qui se projette sur l’autoroute menant à Bizerte.
Dans l’état actuel des choses, tout le monde passe par deux goulets (Taieb Méhiri et Belhaouane), ce qui engorge de manière asphyxiante ces zones hautement stratégiques qui permettent l’entrée ou la sortie de l’Ariana.
A l’année prochaine avec les mêmes excuses et les mêmes arguments écornés !