
Tant de recommandations d’après ce qui a été développé comme jeu.
La Presse — A qui a profité en fin de compte ce derby maghrébin qui a opposé l’équipe du Maroc à son homologue tunisienne ? Avant tout, aux adversaires du Maroc qui ont certainement constaté que cette équipe constellée d’étoiles, dont on estime la valeur marchande de ses joueurs à des millions d’euros, est assez prenable.
Elle a tourné en rond une bonne partie du match, avant que Hakimi ne se retrouve en possession d’une balle qu’il a poussée dans les filets, prenant en défaut une défense, surprise par la trajectoire de ce ballon providentiel. Le deuxième but était un gag. Mais au vu de ce match, si le sélectionneur est content de son équipe c’est tant mieux pour lui.
Des noms il y en avait. Le système défensif tunisien mis en place a révélé que l’on a beau bien trimballer une balle, cela ne signifie pas qu’ on peut gagner. Les Marocains, aidés par un arbitrage-maison, ont eu des ballons offerts dans tous les recoins du terrain. On ne devait absolument pas les toucher et les laisser faire, ce qu’ils voulaient. Les Tunisiens, qui ont bien étudié le jeu de leurs adversaires, se repliaient vite, bloquaient les couloirs et étouffaient dans l’œuf toute velléité marocaine.
Un profil qui manque
Difficile de reconnaître, en effet, qu’une équipe est en mesure de tenir quatre-vingt dix minutes en défense, sans commettre d’erreur. L’équipe de Tunisie allait réussir cette gageure, mais il lui fallait des joueurs qui pouvaient obliger l’adversaire à se méfier d’une éventuelle contre-attaque qui pouvait tout remettre en question. La Tunisie n’a eu qu’une véritable occasion.
Elle n’avait ni le ou les joueurs capables de renverser la situation, ni d’éléments en mesure de donner un ballon immédiatement utilisable. Et comme Abdi était surveillé de près, les Marocains ont fini par se libérer en soumettant la défense tunisienne à des rushs successifs qui ont fini par payer.
«Tant va la cruche à l’eau qu’elle finit par se casser». Cet excellent test a prouvé que, sans joueurs capables d’assurer cette reconversion, il était difficile de prétendre faire mal à l’équipe d’en face. Majbri transparent, Aidouni qui n’excelle que dans un rôle défensif strict, Sassi débordé par la pression imposée par les Marocains, n’arrivaient pas à stabiliser la situation. La récupération du reste de l’effectif pourra, peut-être, donner de meilleurs atouts pour l’avenir.