
Partout, la caravane inspire. Elle ne prétend pas apporter la solution, mais elle apporte un signal fort : les peuples n’acceptent pas le silence complice, ni la normalisation de l’injustice.
La Caravane de Résistance pour Gaza est au demeurant bien plus qu’un acte de solidarité ponctuel. Elle est une école de dignité, une réaffirmation que la résistance n’est pas uniquement militaire : elle est aussi sociale, culturelle, morale. C’est une leçon de vie que le Maghreb, uni, offre aujourd’hui au monde arabe – et au monde tout court.
La Presse — La Caravane de Résistance pour Gaza «Soumoud», partie lundi de Tunis vers Gaza, est encore en terre libyenne. Ce convoi de 1.500 hommes et femmes prévoit de traverser la Libye et l’Egypte avant d’atteindre le poste frontalier de Rafah. L’accueil très chaleureux réservé à la caravane et la liesse populaire dont ont fait montre les successeurs d’Omar Al-Mokhtar en accueillant leurs frères tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens prouvent qu’il y a, par-delà, une solidarité maghrébine et arabe qui transcende les divisions.
En d’autres termes, dans une région trop souvent fracturée par des intérêts politiques et des clivages artificiels, la caravane représente un souffle d’unité. Les drapeaux palestiniens flottent aux côtés de ceux des pays maghrébins, non pour nier les identités, mais pour les élever ensemble dans une cause juste.
«La Palestine n’est pas seulement une question palestinienne, c’est une question humaine, une boussole morale pour toute notre région», affirme dans une déclaration à la presse libyenne Samira, enseignante tunisienne participant à la caravane.
Cette mobilisation populaire rappelle aussi que les liens tissés par l’histoire, la langue, la foi et les luttes communes restent vivaces malgré les tentatives de division. Elle prouve que le peuple maghrébin, dans ses composantes diverses, garde une conscience politique alerte et une capacité à se mobiliser pour les causes justes.
Gaza : miroir de nos valeurs
La caravane n’apporte pas seulement des médicaments et des denrées. Elle transporte avec elle un message : la vie à Gaza a de la valeur, la souffrance des enfants de Gaza est la souffrance de tous les enfants, et leur résistance est un miroir de notre propre humanité.
«Chaque pas que nous faisons vers Gaza est un pas que nous faisons vers nous-mêmes, vers une conscience plus profonde de ce que signifie être arabe, être humain», confie Ahmed, un militant marocain.
Née de l’indignation face à l’impunité des crimes perpétrés contre la population palestinienne, la caravane est, à bien des égards, bien plus qu’un convoi de soutien humanitaire. Elle est un cri du cœur. Elle réunit des volontaires de tous horizons — médecins, enseignants, artistes, militants, étudiants — venus d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, de Mauritanie, et au-delà.
En terres tunisienne et libyenne, à chaque étape, des rassemblements ont été organisés, des débats publics tenus, des dons récoltés, et surtout, la voix des peuples s’élève : non à l’occupation, non au génocide, oui à la résistance et à la vie. Un cri du cœur pour dire non à l’un des pires sièges de l’histoire de Gaza.
Une mobilisation qui inspire
Initiée par des organisations citoyennes, syndicales, étudiantes et humanitaires, la caravane continue de tracer sa route à travers les villes et campagnes libyennes, mais aussi à porter avec elle un message de solidarité, d’espoir et de refus de l’oubli.
D’ailleurs, des collectifs similaires sont nés au Liban, en Égypte, en Jordanie. Partout, la caravane inspire. Elle ne prétend pas apporter la solution, mais elle apporte un signal fort : les peuples n’acceptent pas le silence complice, ni la normalisation de l’injustice.
La Caravane de Résistance pour Gaza est au demeurant bien plus qu’un acte de solidarité ponctuel. Elle est une école de dignité, une réaffirmation que la résistance n’est pas uniquement militaire : elle est aussi sociale, culturelle, morale. C’est une leçon de vie que le Maghreb, uni, offre aujourd’hui au monde arabe — et au monde tout court.