
La Tunisie accuse un déséquilibre commercial structurel dans ses échanges avec l’Algérie. C’est ce qui ressort d’une étude récemment publiée par l’Institut Tunisien de la Compétitivité et des Études Quantitatives (ITCEQ), présentée le lundi 23 juin 2025 par Raoudha Toumi, économiste principale et directrice au sein de l’institution, lors de son intervention sur la Radio Nationale.
Selon l’experte, les importations tunisiennes en provenance de l’Algérie dépassent largement les exportations, traduisant une asymétrie persistante dans les échanges bilatéraux. Le gaz naturel représente à lui seul près de 90 % des biens importés par la Tunisie depuis l’Algérie, ce qui accentue la concentration du commerce extérieur tunisien autour d’un seul produit stratégique. En parallèle, les exportations tunisiennes vers le marché algérien demeurent modestes, tant en volume qu’en diversification.
Ce déséquilibre se reflète également dans les parts de marché, puisque la Tunisie ne représente aujourd’hui qu’à peine 1 % des importations algériennes, une part en repli constant depuis une dizaine d’années. Fait encore plus révélateur de ce recul, la Tunisie n’apparaît même plus dans le classement des dix premiers pays fournisseurs de l’Algérie.
Pourtant, l’étude menée par l’ITCEQ ne se limite pas à un diagnostic. Elle propose plusieurs pistes concrètes pour redynamiser la présence tunisienne sur le marché algérien. En identifiant les produits tunisiens qui correspondent aux besoins exprimés par le marché voisin, l’Institut met en avant les marges d’action possibles. Raoudha Toumi insiste sur la nécessité de diversifier l’offre tunisienne, condition sine qua non pour espérer un meilleur positionnement économique.
Elle souligne également que l’amélioration de la performance tunisienne passe par une simplification des procédures administratives et douanières, souvent perçues comme des obstacles au commerce. Elle appelle à renforcer les projets de coopération bilatérale et à encourager l’implantation d’entreprises tunisiennes en Algérie, en leur fournissant un accompagnement stratégique et des incitations adaptées. Ces mesures pourraient permettre de corriger, progressivement mais durablement, les déséquilibres actuels et de renforcer l’ancrage économique de la Tunisie dans un espace maghrébin à fort potentiel.