Coup d’envoi de la première édition du Festival national du théâtre tunisien au Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef.
« Le Festival national du théâtre tunisien est loin d’être une simple réplique de la Semaine du théâtre tunisien aujourd’hui dépassé tant au niveau du contenu qu’à celui de la forme, mais une nouvelle manifestation qui célèbre le théâtre tunisien dans toutes les régions du pays en offrant aux dramaturges, comédiens et techniciens, l’opportunité d’exprimer leur vision du monde et de la société en toute liberté tout en mettant en exergue les spécificités de leurs régions respectives » a déclaré Abdelhalim Massaoudi conseiller auprès de M. Mohamed Zinelabidine ministre des Affaires culturelles à l’ouverture de la première édition du Festival national du théâtre tunisien vendredi 20 septembre 2019 au Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef. En présence de Massaoud Driss, directeur de cette première édition du festival, Sami Nasri coordinateur général, Nooman Habbassi, délégué régional de la culture du gouvernorat du Kef, Imed Madiouni directeur du Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef et Mounir Argui directeur du théâtre au sein du ministère des Affaires culturelles et d’un grand nombre d’artistes et de jeunes amateurs de Théâtre.
Abdelhalim Messaoudi a fait savoir par ailleurs que cette manifestation est l’aboutissement d’un long processus de maturation du théâtre tunisien aujourd’hui âgé de plus d’un siècle et dont les racines sont ancrées dans les interstices du patrimoine culturel national sous toutes ses déclinaisons. Ce festival, a t-il souligné, est venu consacrer la tradition théâtrale tunisienne tout en rendant hommage aux pionniers qui ont milité des années durant, pour la promotion du 4e art, dont feu Moncef Souissi qui a fondé en 1967 la Troupe théâtrale permanente du Kef, laquelle a été choisie pour abriter cette première édition, en reconnaissance à son rôle précurseur dans ce domaine et au rayonnement de ses créations aux plans national et international.
En clôturant son intervention lors de cette ouverture le représentant du ministre des Affaires culturelles a précisé que le festival consacrera le choix porté par le ministère des Affaires culturelles à décentraliser l’action culturelle en accordant à chaque Tunisien son droit à la culture conformément à l’esprit de la Constitution.
Ce festival vient enrichir la scène culturelle nationale et offrir aux dramaturges et comédiens tunisiens une meilleure visibilité leur permettant de prendre part aux grands rendez-vous internationaux de théâtre dont les JTC qui se tiendront prochainement.
Le programme de cette ouverture a été marqué par la projection d’un documentaire très émouvant qui retrace les grandes étapes de l’histoire théâtrale de la ville du Kef avec une focalisation sur ses années de gloire qui ont vu naître sous la direction de Moncef Souissi la Troupe théâtrale permanente du Kef.
Le film revient sur les grandes étapes de l’histoire de cette troupe devenue mythique avec le temps grâce à ses multiples créations dont « Hani Bouderbala » « Rashomon », « Zir Salem », « Al Hallaj » et tant d’autres encore considérées à juste titre aujourd’hui comme des œuvres de référence.
Ce documentaire est un hommage à tous ceux qui ont pris part à cette belle aventure qui a été relayée par la création plus tard du Centre d’art dramatique et scénique du Kef. Les noms et les images des metteurs en scène, comédiens tunisiens ainsi que celles de ceux qui ont dirigé le Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef se sont succédé sur des sonorités profondes qui imposent la révérence et le respect à des créateurs hors pair : Noureddine Ben Aziza, Mohamed Ben Othman, Ezzedine Madani, Ahmed Snoussi, Mongi Ourfelli, Ammar Bouthalja, Lashari Sabai, Hedi Zoghlami, Khédija Souissi, Abdelmajid Lakhal, Adderrazak Msahli, Lamine Nahdi, et la liste est longue.
Après cette œuvre documentaire présentée en signe de reconnaissance aux Keffois et aux artistes tunisiens venus des autres régions et qui ont pris part à cette aventure culturelle, place à la musique avec la participation d’un duo de musiciens issus de la région et qui ont interprété avec le Gombri et la Tabla, deux morceaux instrumentaux puisés dans le patrimoine local au bonheur d’un public averti.
Au cours de cette cérémonie d’ouverture le comité d’organisation a décerné des trophées en hommage et en signe de reconnaissance à feu Moncef Souissi remis à son frère, Sadok Mejri, Lamine Nahdi, Kamel Allaoui, Moez Hamza, Lazhari Sbai, Mongi Ouerfelli, Nejia Ouerghi, Lassaad Ben Abdallah, Moncef Sayem, Mounir Argui et Riadh Nahdi.
Au cours d’une conférence de presse organisée avant l’ouverture officielle de cette première édition du Festival national du théâtre tunisien avec la participation de Massaoud Driss, directeur de cette première édition du festival, Sami Nasri coordinateur général, Nooman Habbassi, délégué régional de la culture du gouvernorat du Kef, Imed Madiouni directeur du Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef et Mounir Argui directeur du théâtre au sein du ministère des Affaires culturelles et de plusieurs représentants de la presse nationale, le programme général ainsi que les objectifs stratégiques de cette nouvelle manifestation ont été soulevés.
Massaoud Driss a mis en valeur la dimension stratégique de ce festival qui tend à consacrer la décentralisation culturelle, à mettre en valeur les spécificités du théâtre régional à travers les centres des arts dramatiques et scéniques dont le nombre a atteint cette année 24 centres répartis à travers le pays.
En choisissant la ville du Kef pour cette première édition le but recherché est de réhabiliter la mémoire du théâtre eu égard au rôle précurseur de cette ville. Cette édition a t-il précisé propose plus de 200 représentations théâtrales à travers 24 régions, 11 rencontres de réflexion outre les ateliers de formation et l’animation pour enfants.
Pour sa part, Sami Nasri a tenu à rendre hommage à la ville du Kef qui a donné à la Tunisie les plus grands dramaturges et comédiens ainsi que les plus belles œuvres théâtrales. L’idée de la création de ce festival est partie du Kef et couvrira toutes les régions de la Tunisie dans un élan fédérateur des bonnes énergies créatives. Nooman Habbassi a, quant à lui, fait savoir que ce festival porte en lui le germe d’une nouvelle approche de l’action culturelle théâtrale tout en étant un cadre idoine offrant une grande visibilité à la création théâtrale tunisienne.
Il est à noter que le festival a reçu 38 dossiers de participation aux différentes compétitions de ce festival qui sont au nombre de trois : Adultes, enfants et amateurs sur le plan de la mise en scène, la scénographie et la dramaturgie. Deux autres prix sont proposé consacrant le meilleur travail sur l’espace théâtral et le meilleur travail sur la figure emblématique de la région avec un montant total de 54 mille dinars. Le budget de ce festival s’élève à environ un million de dinars, a précisé Mounir Argui
En clôturant cette conférence de presse, Imed Mediouni a salué cette nouvelle manifestation instituée par le ministère des Affaires culturelles et qui ne manquera pas d’insuffler une nouvelle dynamique à la création tunisienne en matière de théâtre.