
La lutte contre l’usage des drogues et toutes les substances psychoactives est, comme le réaffirme le Chef de l’Etat, une responsabilité nationale collective qui nécessite une mobilisation totale et permanente.
Il n’est pas question seulement de sensibiliser, de multiplier les réglementations ou encore de sévir, mais de regarder, dans l’ensemble, les éléments qui influencent le comportement de nos élèves et d’analyser en profondeur les facteurs qui les exposent à ce fléau. C’est ainsi qu’on peut transformer leurs mentalités, élargir leur capacité de résistance face aux tentations, et éradiquer le mal.
La Presse — La sécurisation du milieu scolaire est une priorité absolue. Le Président de la République en fait même un enjeu d’avenir. On le voit ainsi, et à chaque fois, prendre de nouvelles dispositions ou encore mettre sur pied de nouveaux programmes capables d’aider à l’épanouissement scolaire de l’élève, de favoriser son bien-être mental et physique, et de garantir ainsi l’émergence d’une nouvelle génération de compétences nécessaires à la réalisation des choix stratégiques nationaux.
Il s’agit, en plus clair, du souci d’instaurer un climat scolaire serein, non violent et cohérent. Un climat qui a besoin aujourd’hui de tous les acteurs et surtout d’une mobilisation totale et permanente contre, surtout, la consommation de tous les types de drogue, les pratiques addictives et les comportements dangereux.
D’ailleurs, en recevant le 22 septembre le ministre de l’Intérieur, le directeur général de la Sûreté nationale ainsi que le directeur général commandant de la Garde nationale, le Chef de l’Etat a réaffirmé la «nécessité de renforcer davantage la sécurité aux abords des écoles et des lycées, pour contrecarrer en particulier les narcotrafiquants et ceux qui, par tous les moyens, ont visé l’Etat tunisien et la société».
Pour le Chef de l’Etat, il est nécessaire aujourd’hui que chacun assume ses responsabilités et apporte sa contribution pour mettre, définitivement, un terme aux agissements des trafiquants qui, souvent, exploitent le manque de maturité et la fragilité des élèves pour écouler leurs produits et, plus grave encore, créer des comportements addictifs chez cette jeune frange de la société.
Cela est d’autant plus vrai que la consommation de ces produits psychoactifs connaît, depuis quelque temps, une tendance haussière préoccupante. Certaines statistiques relèvent que la consommation en milieu scolaire a même doublé ces dix dernières années. Une situation alarmante qui explique tout l’intérêt qu’on porte à cette question. Ce qui justifie, d’ailleurs, l’organisation, le 4 octobre dernier, simultanément à la Cité de la culture de Tunis, à Sousse, à Tabarka et à Djerba, d’une journée nationale de sensibilisation contre l’usage des drogues et tout autre produit psychoactif.
Une responsabilité collective
Mieux encore, sur instructions du Président de la République, le ministère de l’Intérieur s’apprête à lancer tout un programme national de lutte contre la drogue qui misera sur la sensibilisation et la prévention, la lutte contre la diffusion de ces substances et la prise en charge des personnes dépendantes.
Ce qui est certain, en somme, c’est que la lutte contre les drogues est beaucoup plus complexe que le pensent certains. Car il ne s’agit pas seulement de sensibiliser, de multiplier les réglementations ou de sévir mais également de trouver de nouvelles approches capables de transformer les mentalités des élèves et d’élargir leur capacité de résistance face aux tentations.
L’idéal serait, justement, de regarder l’ensemble des éléments qui risquent d’influencer le comportement de l’élève et d’analyser, en profondeur, comme le recommande souvent le Président de la République, tous les facteurs qui l’exposent à la consommation de la drogue ou toute autre substance psychotrope. C’est seulement ainsi qu’on peut éradiquer le fléau.
L’école, elle-même, doit apporter sa contribution, en élargissant les aptitudes, notamment mentales, des élèves et en les responsabilisant suffisamment pour pouvoir mieux se contrôler et mieux choisir. L’école peut ainsi prévoir des programmes périodiques d’encadrement, des clubs d’écoute ou encore des manifestations spécifiques pour prévenir l’usage de ces substances et, pourquoi pas, les doter d’une conviction solide de la nécessité d’avoir un mode de vie sain.
Certains spécialistes estiment même qu’il est nécessaire que l’école offre aux élèves des «alternatives à la consommation de ces produits pour satisfaire leur besoin d’expression, de développement social, de loisirs et de prise de risque…»