Accueil Culture Exposition : Valeurs et couleurs à la galerie Ain : Du réel à la métaphore

Exposition : Valeurs et couleurs à la galerie Ain : Du réel à la métaphore

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Dans les 37 œuvres exposées, il n’y a que la forme qui change, le sujet est à peu près identique. On est passé du réalisme pur au semi-abstrait puis à l’abstrait avec des touches, des lignes et des points composant certains tableaux. 

La Presse — Une exposition collective se tient actuellement à la galerie Aïn, qui fête son 39e anniversaire, jusqu’au 31 octobre 2025. Elle réunit huit artistes plasticiens de différentes générations. L’exposition retrace la période se situant entre les années 60 /2000 et l’évolution opérée au cours de cette époque. Elle se caractérise par des thématiques traitant de l’environnement urbain et essentiellement du quotidien de la Médina.

La question identitaire est fortement imprégnée chez cette génération de peintres. Dans les 37 œuvres exposées, il n’y a que la forme qui change, le sujet est à peu près identique. On est passé du réalisme pur au semi-abstrait puis à l’abstrait avec des touches, des lignes et des points composant certains tableaux. Mokhtar Hnene avec « Fleuriste » et « Bedouine » est resté fidèle à son approche réaliste au niveau de la composition et des couleurs.

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Bady Chouchene ou encore Rached Chtioui ont une approche contemporaine. Chouchene a une approche expressionniste. Les touches et les couleurs de ses tableaux « Reflet » ou encore « Souk Edheb » créent une belle harmonie. Le thème reste commun, récurrent voire obsédant dans les œuvres exposées, mais la technique change ainsi que le regard de l’artiste. Le sens de l’œuvre est donc moins dans le sujet que dans la forme.

Le rapport avec le réel permet de changer d’attitude. La technique figurative et celle de l’abstraction ont connu une évolution indéniable dans l’histoire de l’art. Les artistes tunisiens sont en connexion avec ces mutations, en résonance avec les différents courants artistiques dans le monde.

Leur choix n’est pas délibéré et assumé, il s’inscrit dans une mouvance mondiale. Ainsi, les objets n’ont plus le même sens et leur contour n’est plus le même. Des artistes comme Rached Chetioui ou Renata Dlimi vont aller au-delà du visible pour rejoindre l’âme du sujet représenté. On passe alors de la réalité à la métaphore.

Du sens premier au sens allégorique. Il y a une sorte d’«archéologie » où l’artiste creuse pour aller au-delà de l’objet représenté et retrouver le sens caché. Certaines œuvres comme celles de Mokhtar Hnene, Ali Fakhet et Zohra Largueche représentent un univers immobile où le réel est maîtrisé voire figé et, dans d’autres, on retrouve une certaine dynamique, une agitation, un mouvement, une composition de forme et une harmonie de couleurs.

Bady Chouchene est dans une étape médium, tandis que Rached Chetioui, avec l’utilisation du point, de la ligne et de la touche qui composent sa peinture, nous transporte dans l’abstrait synthétisé. Mais dans toutes ces œuvres, il est toujours question de patrimoine. Les arts plastiques restent un marqueur de temps et de génération. Une exposition à voir.

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