Accueil Sport Préparatifs de la coupe du monde football 2022 : Le Qatar, toutes voiles dehors

Préparatifs de la coupe du monde football 2022 : Le Qatar, toutes voiles dehors

Extraordinaire mobilisation générale de tout un pays qui ne jure plus que par cet événement sportif planétaire.

Mine de rien, le Qatar ne vit plus désormais que pour la Coupe du monde de football 2022 qui se déroulera sur ses terres. Dans les quatre coins de ce petit et riche émirat gazier, les pendules sont ces jours-ci mises à l’heure de ce great event planétaire.
Dans les lieux publics, dans les bureaux et bien évidemment dans tous les médias locaux, on ne parle et reparle que de cet évènement universel devenu, par la force des choses, le sport national numéro un d’une population qui, l’orgueil aidant, ne cache pas sa fierté de voir son pays réaliser l’exploit historique d’avoir été la première nation arabe à laquelle échoit l’honneur, le grand honneur d’organiser la glorieuse coupe du monde du sport roi de la planète. «On ne peut que s’en énorgueillir», jubile Ahmed Al-Kassaï, citoyen qatari qui estime que «cet insigne honneur, loin d’être immérité, constitue plutôt une belle récompense pour mon pays dont le rayonnement international, et je le dis en toute modestie, n’est plus à démontrer». Même son de cloche auprès de tous les habitants qui imputent ce rayonnement à la politique clairvoyante et perspicace de l’Etat ainsi qu’aux marques d’estime dont bénéficie le pays un peu partout dans le monde et enfin aux innombrables défis qu’il a pu relever dans tous les domaines.
Tout en misant sur les investissements économiques et commerciaux à l’étranger qui se chiffrent par des centaines de milliards de dollars, le Qatar s’est embarqué, depuis une décennie,dans un audacieux programme de généralisation des activités sportives. Du coup, et avec la passion du jeune émir qui n’hésite pas parfois à aller, incognito, assister à un match, l’infrastructure sportive a brusquement explosé : construction non-stop de stades, de salles et de piscines, aménagement d’aires de jeu pour moult sports (athlétisme, équitation, courses automobiles, tennis, sports de plage…), création de centres de médecine sportive, dont le célèbre «Aspire», considéré comme l’un des plus sophistiqués dans le monde. Ces infrastructures, on l’a vu, sont à la fois nombreuses et superbes, en rivalisant de confort, de luxe et parfois d’extravagance, tellement leur beauté architecturale est fascinante. Balayant d’un revers de la main le prétexte de la chaleur torride qui sévit, dix mois sur douze, dans leur pays, les autorités qataries ont trouvé la parade, en dotant stades et salles de compétition d’un système de climatisation ultra moderne! Le tout sans oublier que ces installations sont équipées de commodités d’usage non moins sulfureuses (blocs sanitaire et administratif, cafés, restaurants, points de vente de vêtements et de gadgets, espaces verts, bassins multicolores, portes électroniques, parkings à étages… souterrains, etc.).

Sur la planète foot qatarie
Allons maintenant au stade Hamad qui abritera les cérémonies d’ouverture et la clôture du Mondial 2022 de football. Et là, on est face à un véritable joyau architectural qui vous laisse bouche bée. Ayant subi, ces derniers mois, une formidable opération de relooking et d’extension pour la réalisation de laquelle ont été mobilisées des équipes d’ingénieurs et d’architectes triés sur le volet parmi le gotha mondial de ces deux spécialités, ledit stade climatisé est relié par un impressionnant réseau d’autoroutes et d’échangeurs, outre le fait, non moins sensationnel, qu’il est doté d’une vingtaine d’ascenseurs et d’un immense parking pouvant accueillir jusqu’à 600 véhicules et entouré d’innombrables jets d’eau aux couleurs de l’arc-en-ciel! Mais la planète foot qatarie n’est pas seulement le majestueux Hamad. D’autres stades lui ont volé la vedette dans ce répertoire, à savoir ceux d’Al Gharrafa, d’Assad, d’Arrayène et d’Al Ahly. Ça et là, les travaux d’aménagement et d’embellissement menés de jour comme de nuit avancent à grands pas pour s’achever, promettent les autorités locales, dans les délais prescrits, soit bien avant le coup d’envoi du Mondial. Dans la foulée, la campagne médiatique bat son plein. Elle ira crescendo au fur et à mesure de l’approche de cet événement dont les signes avant-coureurs sont déjà manifestes dans le Tout-Doha où se côtoient banderoles et enseignes lumineuses au logo du Mondial enjolivant les rues, les devantures des établissements administratifs et commerciaux, et même les façades des maisons, sans compter l’autre côté de l’offensive de séduction relayé, tous les jours que Dieu fait, par les journaux, les radios et les chaînes de télévision. Par ailleurs, actions de sensibilisation et opérations blanches de prévention sécuritaire se succèdent, dans le sillage du renforcement du programme de recrutement d’une… armée supplémentaire d’ouvriers, de techniciens et de volontaires pour garnir des chantiers au nombre échappant à tout recensement !

Un coût faramineux
Bien évidement, il n’est pas donné à n’importe quel pays de se permettre de telles… folies. Mais le Qatar, lui, déroge à la règle en osant, fonçant, tête baissée ! Et entre la parole et l’acte, il y a un pas que les Qataris ont tôt fait de franchir, non seulement parce qu’ils y ont cru, mordicus mais aussi parce qu’ils ont fait parler leur générosité légendaire, en consentant d’énormes sacrifices financiers.
Certes, les statistiques officielles ne sont pas encore disponibles. Mais, selon des sources concordantes recueillies sur place, le coût du Mondial est estimé à des dizaines de milliards de dollars, soit quasiment le double du budget d’un pays tiers-mondiste ! En réalité, il n’y a pas lieu de s’en étonner, quand on sait que ce très riche émirat du Golfe a dépensé autant d’argent pour financer l’organisation avec le même faste de nombreux championnats du monde (handball, volley-ball, jeux de plage, athlétisme, natation, Formule I, rallye, équitation, escrime, karaté…). Un hold-up ? Que non. C’est que les Qataris, inguérissables passionnés de sport et adeptes de la perfection en matière d’organisation, ont toujours admirablement réussi à relever le défi, en alliant l’intelligence humaine à la puissance financière. «Yes, we can» est désormais leur slogan, c’est-à-dire que l’impossible n’est pas qatari?

Mohsen Zribi

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