Accueil A la une Figue de Barbarie : Traînée de poudre d’un produit phare

Figue de Barbarie : Traînée de poudre d’un produit phare

Ce fruit populaire commence à faire ses premiers pas dans le monde de la cosmétique tunisienne.
Savez-vous que les produits issus de la figue de Barbarie occupent la 5e place des exportations tunisiennes du secteur biologique. D’ailleurs, plusieurs entreprises s’activent dans le domaine dont deux start-up (de la filière figue de Barbarie) viennent de remporter des prix à la quatrième édition des Trophées des femmes entrepreneuses de Tunisie. Aussi, et à l’occasion de la toute première participation tunisienne au salon Incosmetics à Paris, la majorité des entreprises participantes ont pu offrir une large gamme de produits à base d’huile de pépins de figue de Barbarie bio.

D’après la Direction générale de l’agriculture biologique au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, l’an dernier, les superficies plantées de figues de Barbarie certifiées bio s’élèvent à 5.000 hectares sur un total de 600 mille hectares. Les investissements engagés dans cette filière ont dépassé les deux millions de dinars. Dans le langage populaire le «hindi» est aussi connu comme le «Sultan des fruits», mais pendant longtemps la figue de Barbarie était considérée comme le fruit des pauvres.
Aujourd’hui, les donnes sont en train de changer. En effet, la figue de Barbarie est en phase de devenir un véritable moteur pour le secteur cosmétique. L’huile de pépins de figue de Barbarie bio, un produit dermatologique anti-âge, est considérée comme le fer de lance de la nouvelle cosmétique tunisienne, tandis que le vinaigre de figue de Barbarie bio est en train de se positionner dans les rayons des parapharmacies comme le nouveau produit amincissant.

Trophées pour les meilleures
Les produits issus de la figue de Barbarie occupent déjà la 5e place des exportations du secteur biologique tunisien. Plusieurs consécrations sont venues récompenser les efforts fournis par les entreprises de la filière. Deux start-up de la filière figue de Barbarie ont remporté des prix à la quatrième édition des Trophées des femmes entrepreneuses de Tunisie. La propriétaire de la start-up «Herbéos» a été élue Femme entrepreneuse de l’année, tandis que la fondatrice de «Biothala» a remporté le prix de Jeune pousse.

L’an dernier, la start-up d’huile de pépins de figue de Barbarie «Nakawa» avait déjà remporté le trophée du secteur agrobusiness à l’occasion de la troisième édition de ce même concours. Autant de signaux qui laissent présager un futur radieux à ce secteur en pleine mutation grâce, notamment, aux investissements importants réalisés, l’intégration de l’innovation et le développement de produits à haute valeur ajoutée ainsi que la création de postes d’emploi dans plusieurs régions de la Tunisie.

Collaborations
La collaboration entre les différents intervenants du secteur constitue un réel point fort réel pour la filière. En 2018, conscients des enjeux stratégiques auxquels ils vont devoir faire face, les entreprises ont établi l’Association nationale de développement du cactus (Anadec) qui regroupe aujourd’hui 25 opérateurs tunisiens et est un grand acquis pour le secteur. Elle traduit le dynamisme que vit la filière figue de Barbarie biologique en Tunisie et permet de lui donner plus de visibilité aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.

Lors d’un séminaire sur le marché biologique en Europe organisé, le 5 avril courant par le conseil des chambres mixtes, Rachdi Bannani, président de l’Anadec, a expliqué : «Par le passé, le secteur de la figue de Barbarie était marginalisé, mais actuellement nous sommes sur la bonne voie pour promouvoir les produits de la filière qui ne cessent d’évoluer pour répondre à la demande du marché».

En effet, les institutions tunisiennes sont en train de reconnaître le potentiel caché du ce fruit en tant que produit phare du secteur cosmétique tunisien. A l’occasion de la toute première participation tunisienne au salon cosmétique international Incosmetics à Paris organisée par le Cepex du 2 au 4 avril courant, la majorité des entreprises dans le pavillon tunisien offraient une gamme de produits à base d’huile de pépins de figue de Barbarie bio.

Lors des réunions B2B organisées par l’Allemand «Import promotion desk», les clients internationaux ont montré un intérêt particulier pour ce produit anti-âge.

Campagne médiatique
Il est à rappeler que pour extraire, par pression à froid, un litre de cette huile précieuse, il faut 30 kilos de pépins de figue de Barbarie, soit une tonne de fruits. Un gérant d’une entreprise du secteur qui siège à Kasserine a expliqué : «Depuis la création de mon entreprise en 2016, j’ai constaté que l’huile de pépins de figue de Barbarie est de plus en plus connue, non seulement en Tunisie, mais également sur les marchés étrangers, chose qui m’a permis d’établir plusieurs contacts avec des promoteurs sur le salon Incosmetics à Paris».

L’huile de pépins de figue de Barbarie biologique était également le thème choisi pour la campagne médiatique organisée en marge du salon Incosmetics. Durant la conférence de presse tenue à l’occasion, journalistes et bloggeurs internationaux ont eu l’opportunité de découvrir les bienfaits du produit phare de la cosmétique tunisienne. Cet événement a été organisé par la Direction générale de l’agriculture biologique avec l’appui du Projet d’accès aux marchés des produits agroalimentaires et du terroir (Pampat) financé par le secrétariat d’Etat à l’économie de la Confédération suisse (Seco) et mis en œuvre par l’Onudi et le ministère tunisien de l’Agriculture.

Lorsque le projet Pampat a démarré l’appui à la filière figue de Barbarie biologique en 2014, le secteur en Tunisie était très réduit. Le nombre d’entreprises pouvait se compter sur les doigts d’une main. Pour développer le secteur, le projet Pampat a offert son coaching à un nombre grandissant de jeunes porteurs de projets pour les encourager à mettre en place leurs unités de transformation de produits à base de figue de Barbarie. Au cours des trois dernières années, le nombre d’opérateurs a plus que quintuplé.

Saoussen BOULEKBACHE

Charger plus d'articles
Charger plus par La Presse
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *