La politique rafle l’audience, déçoit à grande échelle, mais les Arts vont tranquillement leur chemin. Les spectacles par dessus tout. Le Festival national du théâtre tunisien, d’abord, belle «nouveauté» qui remet en action les bons vieux centres d’Art dramatique régionaux. Les «Journées de Carthage», ensuite (des «journées» encore) avec, cette fois-ci, le tour des Arts contemporains, et une manifestation quasiment «boudée», qui paye, elle aussi, le prix de la «multitude». On l’a dit et répété : ces «Journées de Carthage» qui s’entassent les unes sur les autres risquent toutes de passer inaperçues.
De l’intérêt, en revanche, mais c’est déjà coutume ici, pour «The Voice Arabe».
La cinquième édition, cette année, avec une participation tunisienne, à nouveau, très attendue et très suivie. De qualité aussi. C’était le cas lors des concours précédents, ça l’est de même, croyons-nous, aujourd’hui. Là, en début de joute, quatre de nos candidats semblent avoir contenté tout le monde, spectateurs présents, et quatuor du jury. Deux voix féminines, Amel Cherif et Noha Rehaiem, et deux masculines, Wajih Bejaoui et Mehdi Ayachi. Ce dernier nous a époustouflés dans une interprétation d’un des chefs-d’œuvre du répertoire soufi tunisien, «Ellail zahi». Trois de nos maîtres émérites, Noureddine Béji, Lotfi Bouchnaq et Sonia M’barek se prévalent chacun d’une version modèle de ce morceau du patrimoine. Ils nous pardonneront peut-être cet «excès d’enthousiasme», mais la version du jeune mounchid kairouannais nous a paru autrement réussie.
De par sa simplicité, sans doute. La simplicité est le meilleur argument du chant. Souvent, le plus souvent. De par l’intonation et l’émotion particulière des «toubous», aussi. «Ellail zahi» emprunte le «hssine saba» : mode poignant, lancinant, en renvoyant les cadences(qaflets)vers de fines touches «sika», terroir. L’ensemble, rendu avec le naturel, la maîtrise et la sincérité de Mehdi Ayachi subjugue, émeut, force l’admiration.
Quelles sont, maintenant, les chances de succès (final) de nos quatre représentants ?
Tout l’intérêt du public tunisien pour «The Voice Arabe» tourne autour de cette question.
Il y a même insistance car depuis le début et à chacune des quatre éditions précédentes, nos candidates et candidats, malgré un talent évident et reconnu, n’ont jamais remporté la palme. La contestation se fait vive, ici, car la liste des recalés a du poids : Yossra Mahnouch, d’emblée, puis Mohamed Ben Salah, puis Nour Qamar à «The Voice Kid» (un scandale!), puis Mahrezia Ettouil, Eya Daghnouj et Hèla Malki en 2018. Du calibre, a-t-on dit, supérieur même, nous semble t-il, à notre participation cette année.
La critique parle, bien sûr, de favoritisme, de «compromission» de certains «jurés».
La vérité, aussi (reconnaissons), est que les verdicts définitifs de «the voice» reviennent aux votes via internet des publics, et que du point de vue du nombre nous sommes encore loin de concurrencer nos amis du Maghreb et du Machreq.
On découvre de belles voix à «The Voice Arabe», on se réconcilie même avec le chant classique authentique et le beau tarab, n’oublions pas, cependant, que tous ces grands concours de futurs talents qui essaiment dans toutes les télévisions du monde ne sont en fin de compte que du commerce. Simple commerce de pub et d’audimat. Bonne chance quand même à nos jeunes candidats.
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