La colonisation est basée sur la doctrine de la hiérarchie culturelle et de la suprématie. La théorie du colonialisme est la domination par un centre métropolitain qui gouverne un territoire lointain par l’implantation de colonies.
C’est l’établissement et le contrôle d’un territoire, pendant une longue période, par un pouvoir souverain sur un peuple subordonné et « d’autres » qui sont séparés du pouvoir en place.
Les caractéristiques de la situation coloniale en général, comprennent la domination politique et juridique sur « l’autre » société, les relations de dépendance économique et politique et les inégalités raciales et culturelles institutionnalisées. Imposer leur domination par la force militaire, l’expropriation du travail et des ressources, l’emprisonnement et les meurtres ciblés, l’asservissement des peuples autochtones et de leurs terres est l’objectif premier de la colonisation.
Les langues, les vêtements, les techniques sont définis et construits à travers l’idéologie et les valeurs du colonialiste. À ce stade, la culture autochtone se retourne contre ses membres et elle est utilisée pour dévaluer et définir l’identité de la population autochtone.
La théorie de la dépendance est opérante lorsque les États colonisateurs exploitent leurs régions colonisées qui améliorent leur propre développement et l’accumulation de capital. Le manque de développement ou de modernisation est placé sur les colonisés comme leur incapacité à être en mesure de rivaliser avec l’État colonial. Cela rend non seulement les personnes dépendantes des colons psychologiquement, mais aussi dépendantes du système colonial pour les ressources de base réussissant ainsi à saisir la psychologie de l’homme qui suscite dans la population autochtone le sentiment d’infériorité .
«Ce sentiment d’infériorité se manifeste ensuite dans le complexe du colonisé qui dérive donc d’une identité violée, voire détournée, que les Africains ont du mal à assumer, que ce soit au niveau individuel ou collectif. Ceci génère une identité imposée ou déformée.
Le pacte colonial fait partie du passé douloureux du Maghreb et de toute l’Afrique avec l’Occident. Il n’est point nécessaire de le ressasser outre mesure, mais plutôt de l’entrevoir comme un point d’ancrage de l’histoire africaine à partir duquel nous tirons des leçons pour bâtir le présent et le futur».
Autant les Maghrébins ne doivent s’enfermer dans le complexe du colonisé, autant les Européens dont les pays ont pratiqué la colonisation ne doivent avoir le sentiment de culpabilité. Seuls des rapports construits à partir d’un passé épuré et décomplexé sont nécessaires entre le Maghreb et l’Europe et, au-delà, entre les Africains et les ressortissants des autres régions du globe. Mais cela ne serait possible que si les Maghrébins prenaient en main leur destin et le construisaient à travers une donne fondamentale: le travail.
«Il faudrait que l’élite dirigeante des pays africains change déjà de mentalité dans ses relations avec leurs populations. Il faudrait qu’elle s’attelle à construire de nouveaux types d’interaction avec leurs peuples, au lieu de se mettre dans une position de domination vis-à-vis de ceux-ci en les infantilisant perpétuellement par des manœuvres d’endoctrinement».
L’élite des pays maghrébins devrait s’empêcher d’exhiber, à tout vent, le spectre du complexe du colonisé ou le syndrome de la crise du décolonisé et arrêter de considérer encore les langues des anciens colons comme des «langues colonisatrices» !
Arrêtez de vous ridiculiser vis-à-vis du monde entier et soyez fiers de pouvoir parler deux ou trois langues, de manger africain, italien, français ou chinois. La richesse de tout pays est dans la diversité culturelle, linguistique, religieuse…
Que les politiques arrêtent une fois pour toutes de vouloir enfermer leurs peuples sur eux-mêmes, qu’ils arrêtent leur populisme auquel personne ne croit plus, qu’ils arrêtent de critiquer l’Occident, tout en envoyant leurs enfants à l’école française!
Que ces élites bâtissent une société basée sur l’égalité, la liberté, l’entraide et le pluralisme !