Alors qu’une réunion se déroulait entre les différentes parties impliquées dans les travaux du Rfr et des représentants du Conseil municipal du Bardo, la société du Rfr réceptionnait de nouvelles voitures (12 voitures et 3 locomotives). Une évolution logique des faits qui contraste, totalement, avec l’atmosphère de doute et de crainte créée par des élus municipaux du Bardo.
On n’aurait jamais imaginé que le projet du RFR pouvait susciter autant de résistance et d’opposition, de la part de quelque partie que ce soit. Malheureusement, ce qui se passe entre la société chargée de la réalisation de ce réseau et le conseil municipal du Bardo s’est transformé en cauchemar.
200 millions de pertes/jour
Cela dure depuis des mois et des mois. Toutes les tentatives de trouver un compromis sont restées vaines. Pour le simple observateur, il ne s’agirait que d’un combat de coqs. Personne n’en sortira vainqueur. Car au vu des positions, on constate qu’elles demeurent inconciliables. Cela est d’autant plus vrai qu’on ne dispose d’aucun arbitrage. Pis encore : personne ne se propose pour jouer ce rôle d’arbitre. De ce fait, le conseil municipal du Bardo prend toutes ses aises pour imposer ses points de vue. Quitte à entraîner des retards et des pertes énormes à la société du Rfr.
En effet, selon cette société, chaque jour de retard des travaux coûterait dans les 200 millions de millimes. Et cela dure depuis des mois.
On ne comprend pas cette pure inconscience et ce comble de l’irresponsabilité qui poussent certains à freiner une telle entreprise dans un moment où tout a été décidé et où toutes les potentialités sont engagées pour réaliser le projet du siècle. Car on peut se demander, légitimement, comment peut-il y avoir des gens qui, à ce stade des travaux, oseraient les interdire.
Les raisons invoquées (ou les prétextes) ont-ils autant de légitimité que la réalisation d’un si vaste projet de grande utilité publique ?
Et quand bien même les arguments seraient d’une consistance telle qu’on ne peut qu’y souscrire, les faits sur le terrain ne peuvent-ils pas modérer les attitudes et atténuer les convictions ?
Alors que tous les experts sont unanimes à reconnaître qu’il est impossible d’arrêter les travaux, les détracteurs du réseau ferré tiennent, toujours, bon.
Pour eux, le passage du train programmé par le Bardo, couperait la ville en deux. Certains parlent, avec exagération, d’un mur de séparation, du mur de Berlin.
Il y a, forcément, un terrain d’entente auquel il faudrait parvenir avant d’en arriver aux procédés judiciaires ou à un arbitrage de la population à travers un référendum.
Pour l’heure, il est question d’adopter une attitude plus constructive qui permette de débloquer, au plus vite, la situation.
Seulement, on s’est aperçu que beaucoup de temps a été gaspillé en réunions avec l’ancien conseil municipal du Bardo et l’actuel sans qu’il y ait une amorce de solutions.
Commission multipartite
Ce processus continue puisqu’une autre réunion vient de se tenir, entre les deux parties concernées par ce conflit. En effet, cette réunion a eu lieu le 18 novembre et a groupé de nombreux responsables dont des représentants du conseil municipal du Bardo, des responsables de la société du Rfr, des représentants de la société civile, le gouverneur de Tunis…
Le but essentiel était de discuter le fond du problème et sortir avec des propositions concrètes. La rencontre a abouti à la formation d’une équipe de travail regroupant 5 membres de la municipalité, 5 autres de la société civile, du Rfr et de 5 représentants des différentes directions régionales concernées. Pendant que cette équipe œuvrera à concevoir les options et les solutions pratiques (notamment en ce qui concerne la Place du Bardo), les travaux sur le reste des chantiers pourront se poursuivre en attendant une éventuelle issue.
À vrai dire, la problématique du passage du train rapide par la ville du Bardo reste entière. Aucune solution n’est en vue. Du moins si l’on on en juge par les déclarations médiatiques des élus de la ville.
Arguant du fait que leur ville a un cachet particulier, ils se maintiennent dans une résistance à toute épreuve. Rien, pour le moment, ne laisse présager la moindre lueur d’espoir.
Le tracé actuel de la ligne de chemin de fer et les travaux de protection de l’emprise sont rejetés par le groupe d’opposants.
En définitive, ce qui semble poser problème à ces détracteurs, c’est le mur de protection qui devrait s’étendre sur quatre km et les passages qui le jalonneront.
Au vu des options retenues, il y aurait un passage tous les 10 mètres. Il y aurait, aussi, des ascenseurs pour faciliter la mobilité des personnes handicapées ou âgées. Malgré tout, le rejet est total. La contre-proposition consiste à construire un tunnel. Techniquement, c’est impossible. Car il faudrait abaisser la pente plusieurs kilomètres à l’amont et à l’aval avant d’entamer le tunnel lui-même.
Donc, cette dernière solution serait à exclure. Ce qui est proposé par la société du Rfr rencontre un niet absolu. Que reste-t-il ?
Il nous semble que l’une des issues probables serait de garder le tracé actuel. C’est-à-dire un passage ouvert tout le long des 4 km controversés sans construire le mur de protection. Et, comme ce tronçon est desservi par le métro n° 4, on n’aura pas besoin d’arrêts. Ainsi, le train pourra traverser la ville sans s’y arrêter, mais en adoptant la même vitesse que celle du métro. En d’autres termes, ce train roulera tout le long de ce parcours au même rythme que le métro et son enceinte sera identique à ce mode de transport auquel les habitants du Bardo se sont habitués.