Jadis, quand on programmait dans les emplois du temps des élèves une heure creuse, entre les cours, c’est pour encourager ces derniers à en profiter pour réviser leurs leçons ou pratiquer pendant une heure une activité intellectuelle telle que la lecture. De nos jours, les choses ont changé vers le pire…
Faute de moyens humains et matériels ? Cela s’expliquerait, plutôt, par un changement de mentalité et de comportement de l’élève d’une part et du cadre enseignant et des éducateurs d’autre part… Retour sur un problème devenu très récurrent dans tous les établissements scolaires et un phénomène néfaste qui gagne de plus en plus d’ampleur…
Il y a une dizaine d’années ou plus, le règlement intérieur d’un établissement scolaire impose aux élèves, qui n’ont pas de cours pendant une partie de la journée, d’aller en salle de permanence et de ne pas quitter l’établissement scolaire. Aujourd’hui, hélas, ce n’est plus le cas ! La majorité des élèves, qui ont des emplois du temps affichant des heures creuses, se retrouvent devant leur établissement, dans la rue ou dans des salons de thé…
Dans tous les collèges et lycées, les élèves se retrouvent souvent face à un emploi du temps qui comporte des heures creuses ou des heures de permanence, là ou l’élève prend une petite pause avant de reprendre les cours. Normalement et lors de ces heures creuses, les établissements scolaires devraient aménager des salles de permanence pour accueillir ces élèves pendant ces heures creuses et mobiliser des surveillants afin de s’occuper de ces derniers, sauf que malheureusement, de nos jours, cette «tradition» ou cette «habitude» a disparu.
On les voit partout, devant leur collège, se rassemblant en groupe, en trio ou en duo, téléphone portable dans la main et se lançant dans des discussions futiles. «On tue le temps avant de rejoindre la salle de classe !», explique un élève.
Les surveillants exhortent les élèves à quitter l’établissement pendant les heures creuses
Il paraît, notamment, que ce phénomène soit lié à l’insuffisance de salles dans les établissements éducatifs. Oumayma, sœur d’un collégien qui poursuit ses études dans un collège sis à Tunis, nous confirme cette idée et nous explique que les responsables ou les surveillants qui travaillent dans cet établissement interdisent aux élèves d’accéder aux salles vides et poussent ces derniers à quitter l’enceinte de l’établissement. Du coup, elle et son frère se retrouvent dans la rue, à ne rien faire jusqu’au cours suivant.
Les parents se plaignent également de ce phénomène devenu de plus en plus répandu dans le milieu scolaire. Notamment, Mme Raoudha, parente de deux élèves, a révélé que les établissements scolaires aujourd’hui ne donnent aucune importance à la discipline et au règlement intérieur de l’établissement qui oblige normalement les responsables et surveillants à accueillir et s’occuper des élèves pendant les heures creuses.
Layth et Oumayma, inscrits tous les deux dans un collège de Borj-Cédria, nous ont révélé qu’ils réagissent autrement face à ce problème. Au lieu de passer cette heure creuse devant leur établissement, ils préfèrent rentrer chez eux puisqu’ils n’habitent pas très loin de leur établissement. Certes, ces derniers ont trouvé une solution radicale à ce problème, mais pour ceux et celles qui habitent loin, ils sont obligés de passer cette heure creuse dans la rue ou dans le café du coin.
Revisiter le règlement intérieur des établissements et regrouper ces heures creuses s’avèrent nécessaires aujourd’hui afin d’éviter aux élèves de rester à l’extérieur de leur établissement, ce qui les expose à tous les risques.