Accueil Magazine La Presse Santé et bien-être : Lupus : quand l’organisme se retourne contre lui-même !

Santé et bien-être : Lupus : quand l’organisme se retourne contre lui-même !

Parmi les maladies auto-immunes, qui surviennent pour des causes jusque-là méconnues, figure le lupus érythémateux systémique ou disséminé. Il s’agit d’une maladie chronique qui apparaît surtout chez les femmes en âge de procréation et qui consiste à convertir les anticorps, censés défendre l’organisme contre les menaces comme les infections, les virus et les bactéries, en une menace redoutable, s’attaquant aussi bien aux organes, aux tissus qu’aux cellules, ce qui risque, à défaut d’un traitement symptomatique approprié et d’une bonne hygiène de vie, de détruire l’organisme.
Si 90% des malades du lupus sont des femmes âgées entre 15 et 40 ans, cela laisse à présumer que les hormones féminines jouent un rôle important dans la prédisposition à la maladie. Le facteur héréditaire, lui aussi, est loin d’être écarté puisqu’il augmente sensiblement le risque d’avoir un lupus.
Dans le cas d’une personne atteinte du lupus, l’activité anormale des anticorps engendre des réactions inflammatoires de taille, d’où le repérage des symptômes. Ces derniers se manifestent dans le cadre de périodes de poussées, ce qui est caractéristique à la maladie. En effet, le lupus représente une alternance incessante entre des périodes de poussées et autres, de répit. Durant la première période, les symptômes sont à leur paroxysme. Les bilans montrent, bel et bien, la présence d’anticorps anormaux dans le sang. Quant aux périodes de rémission, elles se caractérisent par l’absence — ou l’amoindrissement—des symptômes. Elles peuvent d’ailleurs perdurer des semaines, des mois, voire des années.

Des symptômes tous azimuts !
Les symptômes trahissant le lupus touchent à toutes les parties du corps et de l’organisme, et ce, en raison de l’attaque impitoyable des anticorps anormaux contre les cellules, les tissus et les organes. Il y a souvent lieu de symptômes non spécifiques qui pourraient être des signes avant-coureurs de la maladie. L’on note la fatigue, une perte de poids brutale ou continue, une prise de poids due à une rétention d’eau, des poussées de fièvres ainsi que le gonflement des ganglions.
Cela dit, la maladie présente une liste exhaustive de symptômes qui lui sont spécifiques. Des symptômes gênants et handicapants comme les douleurs, les raideurs et le gonflement des articulations. L’apparition d’une plaque rouge sur le haut de la joue ou au niveau de la racine du nez peut trahir la maladie. Les malades atteints de lupus présentent, généralement, une hypersensibilité au soleil, laquelle se manifeste par des éruptions cutanées, notamment des plaques crouteuses sur le visage, sur la poitrine et sur le cuir chevelu. Ces éruptions reviennent essentiellement au lupus cutané dit « discoïde ». D’un autre côté, de petites plaies indolores, au niveau de la bouche et des narines semblables à des aphtes, peuvent avertir sur la présence d’un lupus. Si la maladie atteint les poumons, le malade endurerait alors des douleurs et une difficulté à respirer. La présence d’une arythmie ou d’une insuffisance cardiaque prouve que la maladie a altéré le cœur. Certains malades présentent des œdèmes au niveau des jambes. Autres symptômes à citer : la perte des cheveux, la sécheresse oculaire et les troubles de la vision ; le bleuissement sinon la pâleur des doigts et des orteils pendant la saison froide, les urticaires, les céphalées, les convulsions, l’éventuelle formation de caillots de sang, des problèmes rénaux, l’anémie ainsi qu’une déficience immunitaire qui représente un terrain favorable aux infections.
Encore faut-il souligner que les malades atteints du lupus se sentent mal dans leur peau. Angoissés à l’idée de devoir subir les sévices de cette maladie chronique, ils succombent généralement à la dépression sinon à la déprime.

Les éventuels facteurs à risque
Certes, les causes directes au lupus demeurent, jusque-là, indéfinies. Néanmoins, des facteurs hypothétiquement déclencheurs sont à connaître comme le stress, le surmenage, l’exposition prolongée au soleil, la grossesse, l’accouchement ainsi que la prise de certains médicaments. Il semble même que l’atteinte par le virus Epstein-Barr, lequel est pourtant largement répandu et touche pas moins de 95% de la population adulte, peut, lui aussi, s’aligner parmi les facteurs à risque du lupus, surtout chez les personnes qui y sont prédisposées. Le tabagisme ainsi que l’exposition à certaines substances chimiques, dont les pesticides, le mercure et la silice, peuvent aussi déclencher la maladie.

Anticiper sur les symptômes : prévenir les complications
Pour prévenir le lupus, il est recommandé d’éviter les facteurs à risque qui sont hypothétiquement établis par les médecins. Mieux vaut adopter, par conséquent, une pratique de relaxation, veiller à bien dormir, à opter pour une alimentation équilibrée et protéger, au mieux, ses articulations en perpétuant l’application de crèmes antidouleur. Pour les femmes qui désirent enfanter, il convient de bien planifier les grossesses tout en se faisant suivre régulièrement par le médecin. Notons, par ailleurs, que les analyses sanguines et urinaires sont vivement recommandées d’une manière périodique afin d’anticiper sur d’éventuelles atteintes des reins et du cœur.

Préserver l’espérance de vie
Certes, la science n’a toujours pas inventé un traitement spécifique au lupus. Toutefois, les traitements symptomatiques connaissent un perpétuel progrès et permettent, ainsi, d’atténuer l’intensité des périodes de poussées, de prévenir les complications et de préserver la santé des organes et donc l’espérance de vie. Les traitements symptomatiques les plus utilisés contre le lupus sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les corticoïdes qui, en dépit de leur efficacité, risquent, à la longue, de provoquer d’autres problèmes de santé comme la cataracte, l’ostéoporose, l’œdème, etc. Les traitements anti-malariques sont aussi utilisés pour traiter les grandes poussées de lupus ou encore pour les prévenir. Quant aux immunosuppresseurs, ils sont à prescrire dans le cas où les anti-inflammatoires non stéroïdiens s’avèrent être inefficaces. Cependant, ils risquent d’avoir des répercussions sévères puisqu’ils peuvent présenter un facteur cancérigène.

* Source : www.passeportsante.net
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