«The Voice Kids» intéresse, aussi, cette année. Ce n’en est peut-être pas le moment, avec ce gouvernement qui tarde à se faire, cette crise économique et sociale qui ne supporte plus d’attendre, cette guerre qui gronde en Libye. Mais le concours promet. Des voix d’exception s’y succèdent surtout, alors que l’on n’en est qu’au tout début.
Exception, le mot n’est vraiment pas de trop s’agissant de l’Égyptienne Yasmine Oussama. 12 ans et une prestation inouïe dans «Ya sabah el khir» de Om Kalthoum. Parfaite en justesse, en registres, en sentiment. A cet âge, quel que soit le don naturel on n’atteint quasiment jamais cet équilibre. Dans la précocité, le chant pèche généralement par «un brin de chose». Par un excès de sensiblerie, par une note ou du souffle en moins.
Mais attention, si le dosage y est. On est, alors, devant une voix mature, «à contre nature», un talent accompli, une exception. C’est le cas, aujourd’hui, de la petite Egyptienne Yasmine Oussama. S’y tromper ou la négliger est comme insulter l’avenir. On insiste là, car il y a eu de malheureux précédents. En Syrie, dans les années quatre-vingt, il y a eu la regrettée Rouba al Jamal, oubliée à tort par le public et la critique, partie tôt. En Tunisie, rappelons-nous, une icône comme Dhikra Mohamed a failli être bradée. Et ce n’est qu’à un exil en Egypte qu’elle dut son salut. Mais c’est l’exemple de Nour Qamar à «The Voice Kids» 2016 qui (nous) laisse le plus de regrets.
Loin, très loin alors, au-dessus de tous ses concurrents, surdouée confirmée depuis, et qui dut s’en retourner bredouille par la faute d’un jury inconséquent.
Nous entendrons encore Yassmine Oussama à «The Voice Kids». Espérons jusqu’en finale. Tout le monde est «avisé» maintenant. Le concours propose d’autres petits prodiges possibles, néanmoins. L’Irakien Mohamed Islam Ramih, par exemple, irréprochable, stupéfiant voire dans les Mawawils. Ou encore les deux Marocains Adem Ben Elmqadem et Mohamed Wajdi. Le premier a époustouflé le jury en interprétant un morceau de patrimoine « mixé ». Exagéré à notre avis. Un zeste pédant. On a préféré la belle simplicité du second.
En ce qui nous concerne, il y a eu le passage de Nessrine Bouchnaq dans du malouf (Hin jak Errabiee).
Passage sympathique,très applaudi, très apprécié. Notre malouf est sévillan d’origine, mais arrangé à notre façon,avec de beaux emprunts aux rythmes et aux accents alertes de la «tariqa».La séduction était acquise. La voix de Nessrine Bouchnaq doit,cependant, attendre encore à notre avis. Le timbre reste «enfantin». Nos confrères s’enthousiasment peut-être un peu trop.
Allez ! Fin de «parenthèse», et bon gouvernement.