Un document de 80 pages qui donne un blanc-seing à israël
Avec un sourire jaune et narquois, le président américain et le Premier ministre israélien ont fait miroiter, avant-hier, un pseudo-plan de paix favorisant non seulement les sombres desseins de l’entité sioniste, mais aussi permettant l’ancrage de la politique d’implantation de nouvelles colonies et l’annexion de nouveaux territoires palestiniens.
En effet, les quatre-vingts pages du document présenté par le locataire de la Maison-Blanche donne un blanc-seing au gouvernement israélien pour annexer des colonies situées entre des villes et des villages, qui abritent plus de 2,5 millions de Palestiniens, réparties sur toute la Cisjordanie, en plus de la vaste zone de la vallée du Jourdain: : une première depuis la guerre des Six-Jours en 1967 !
Et la réaction de Netanyahu ne s’est pas fait attendre. Quelques heures après le dépôt de l’acte d’accusation de corruption contre lui à Al-Qods, le Premier ministre israélien a déclaré mardi que le gouvernement intérimaire qu’il dirigera voterait dans ce sens au début de la semaine prochaine.
« Le plan de Trump comporte de nombreux défauts graves: il donne la priorité aux intérêts juifs par rapport aux intérêts palestiniens. Il récompense et même encourage les colonies et la dépossession des Palestiniens », affirme Nathan Thrall [1] dans le New York Times.
En outre, le plan de Trump offre aux Palestiniens la possibilité de créer un «État», qui pourrait potentiellement être établi dans quatre ans, dans les zones de Cisjordanie qui ne seront pas annexées par Israël.
Cependant, selon plusieurs observateurs, cet hypothétique « État » sera mort-né et amputé d’une grande partie de sa souveraineté territoriale. Les rues de toutes ses villes et villages, ainsi que les routes qui les relient, seront sous le contrôle total des forces d’un autre État, Israël.
Pis encore, l’« État » promis aux Palestiniens n’aura aucun contrôle sur ses frontières: ces derniers seront également contrôlées par l’entité sioniste.
Ainsi, malgré l’affirmation de Trump selon laquelle cet « État » aura une continuité territoriale, cet État palestinien sera en fait morcelé et espacé par la présence de colonies israéliennes qui resteront comme des «enclaves» à l’intérieur de son territoire sous un total contrôle de l’administration israélienne
De ce fait, les citoyens du futur « État » palestinien pourraient toujours pointer aux « checkpoints » israéliens: on parle ici de points de contrôle implantés à l’intérieur du territoire palestinien et pas entre leur « État » et Israël.
Les Israéliens pourraient justifier la présence de ces « checkpoints » comme une nécessité pour protéger leurs citoyens présents sur le territoire palestinien: vivement l’apartheid !
« Pourquoi l’apartheid? Parce que nous avons un État, Israël, qui contrôle toutes les terres et gouverne avec deux ensembles de droits différents: un pour ceux nés dans une famille juive et un autre pour ceux nés dans une famille palestinienne, chrétienne ou musulmane. L’administration Trump a déplacé toute la discussion à un niveau différent, où le droit international et l’ordre mondial dans son ensemble ne sont pas pertinents », souligne S.E.M. Husam Zomlot [2] dans les colonnes du quotidien israélien Haaretz. « Le plan Trump, tout comme le processus de paix de plusieurs décennies, donnent à Israël une couverture pour perpétuer ce qu’on appelle le statu quo: Israël en tant que seul souverain contrôlant le territoire entre le Jourdain et la mer Méditerranée, privant des millions d’apatrides de jouir de leurs droits civils fondamentaux, restreignant leurs mouvements, criminalisant les discours qui peuvent nuire à «l’ordre public», les emprisonnant en «détention administrative» pour une durée indéterminée sans procès ni inculpation, et les dépossédant de leurs terres — tout cela pendant que les dirigeants du Congrès, l’Union européenne et bien d’autres du reste du monde applaudissent et encouragent cette mascarade, exprimant solennellement leur engagement à la reprise de «négociations significatives». », ajoute-t-il.
Et Zomlot n’a pas tort. Il faut dire que ce nouveau plan de paix américain est loin d’être en totale rupture avec les autres initiatives de l’Oncle Sam depuis les accords d’Oslo. Certes, le processus de paix israélo-palestinien est entré en phase de mort clinique avec le froid ayant caractérisé les relations entre l’administration Obama et Benjamin Netanyahu à cause de la recrudescence des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, mais le gouvernement israélien a toujours bénéficié d’un certain laisser-aller de la part de ses alliés occidentaux.
« (…) Aucune de ces qualités ne représente une rupture fondamentale avec le passé. Le plan Trump met simplement la touche finale à une maison que les législateurs américains, républicains et démocrates, ont passé des dizaines d’années à aider à construire. Au cours des dernières décennies, alors qu’Israël prenait lentement le contrôle de la Cisjordanie, implantant plus de 600 000 colons en territoires occupées, les États-Unis ont fourni à Israël un soutien diplomatique, des vétos au Conseil de sécurité des Nations unies, des pressions sur les tribunaux internationaux et les organes d’enquête pour qu’ils ne poursuivent pas Israël, et des milliards de dollars d’aide annuelle », souligne Nathan Thrall.
Une chose est sûre: avec ce plan foireux, Donald Trump vient de scier définitivement la branche des derniers espoirs pour relancer un processus de paix déjà dans un état de coma carus (profond).
Assurément, la mascarade d’avant-hier nous renvoie au célèbre discours du leader palestinien, feu Yasser Arafat, le 13 novembre 1974, à la tribune de l’ONU quand il a dit: «Aujourd’hui, je suis venu porteur d’un rameau d’olivier et d’un fusil de combattant de la liberté. Ne laissez pas le rameau d’olivier tomber de ma main. Je le répète : ne le laissez pas tomber de ma main. ».
Malheureusement, tout porte à croire qu’avec ce plan de paix à sens unique en faveur d’Israël, le président américain Donald Trump vient d’arracher le dernier « rameau d’olivier » (symbole de la paix) des mains de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de facto semer les germes d’une troisième « intifada » (après celles des « pierres » en 1987 et d’Al-Qasa en 2000-ndlr) voire une sanglante guerre opposant les factions armées palestiniennes à Tsahal.
Croisons les doigts !
1:Nathan Thrall est l’auteur de “The Only Language They Understand: Forcing Compromise in Israel and Palestine.” (La seule langue qu’ils comprennent: forcer le compromis en Israël et en Palestine) et le directeur du projet arabo-israélien à l’International Crisis Group
2:Husam Zomlot est l’ambassadeur de Palestine au Royaume-Uni. Il était le dernier envoyé palestinien à Washington
Liberte
30 janvier 2020 à 10:56
Trump est un menteur, manipulateur, mais Israël le fait chanter pour lui imposer des stratégies qui l’arande pour lui faire dire ce qui l’arrange concernant les palestiniens, ils vont les pousser bientôt vers la mer pour les faire disparaître , sa fille mariée à un juif c’est converti au judaïsées. Alors les USA vont bientôt faire partie d’Israël.