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Diplômés chômeurs : Une bombe à retardement !

Les diplômés chômeurs sont en colère. Ils n’acceptent plus les promesses qui restent toujours sans lendemain

S’il y a, aujourd’hui, un dossier explosif, c’est bien celui des diplômés chômeurs. Leur Union (UDC) ne voit plus le bout du tunnel. Avec plus de 600.000 sans-emploi, rien n’explique, à ses yeux, une telle fuite en avant, pointant du doigt la position passive de l’Etat. Celui-ci, aussi autiste soit-il, ne répond toujours pas à l’appel, bien que cette Union ait, maintes fois, haussé le ton et menacé d’agir sur plusieurs fronts. Ainsi, tout a été dit lors d’une conférence de presse tenue hier matin au siège du Snjt, à Tunis, au cours de laquelle de nouveaux mouvements de protestation ont été annoncés. Cela mettrait le gouvernement sortant, ou celui dont la composition est en gestation, devant leurs responsabilités. L’UDU semblait, alors, sortir de ses gonds. Quitte à devenir une véritable bombe à retardement.

D’emblée, le membre du bureau chargé de l’information, Hassib Laâbidi, n’a plus confiance en les choix de l’Etat relatifs au sujet de l’emploi. Selon lui, toute politique et initiative menées à cet effet sont vouées à l’échec. Et tous les congrès nationaux qui ont eu lieu, ces dernières années, visant l’élaboration d’une stratégie de promotion de l’emploi, n’ont pas abouti. C’est que, rappelle-t-il encore, tous ceux ayant succédé, après la révolution, à la tête du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi n’ont pas réussi à apporter des solutions à cette crise endémique du chômage. Ministres fantoches dans des gouvernements sans programme ni vision. Conséquence : un taux national du chômage dépassant les 15%, de vieux mécanismes d’emploi précaire encore en usage, initiatives privées bloquées dues au problème de l’autofinancement et bien d’autres difficultés d’insertion professionnelle. Bref, la situation n’augure rien de bon.

Une partie de la solution…

Se voulant partie de la solution et non pas du problème, l’UDU a, elle aussi, son mot dire. « En tant que société civile, nous ne manquons pas d’idées constructives », lance-t-il, appelant à un nouveau congrès national sur l’emploi dont l’un de ses outputs est le lancement du pacte de Tunis pour le droit à l’emploi. Et pour être concret et méthodique, le jeune avait, dans ce sens, proposé l’élaboration d’une feuille de route pour le prochain quinquennat, autour de laquelle puissent se réunir toutes les forces vives de la société. « Pour avoir gain de cause, nous tentons de mobiliser, autour de nous,  autant d‘associations et organisations nationales, avec à leur tête l’Ugtt », prévoit-il. A quoi, confie-t-il, le secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi, a manifesté son soutien. Idem pour le président du Snjt, Néji Bghouri, qui, à l’en croire, s’est dit être, lui, aussi, à leurs côtés.

Volet code de travail, accords-cadre et lois régissant l’investissement, M. Laâbidi estime qu’il est temps d’y introduire certains amendements. En l’état, ces législations ne sont qu’un facteur bloquant, de nature à tuer dans l’œuf toute idée de projet et saper la marche du développement dans les régions. Ces régions qui souffrent encore de la marginalisation et dont le taux de chômage avoisine 40% ou presque, soit deux fois plus que la moyenne nationale. D’autant plus que les bureaux de l’emploi existants ne sont plus en mesure de recruter les jeunes diplômés. A cela s’ajoutent ce qu’on a communément appelé les contrats « Dignité ». Il s’agit des instruments d’intégration en faillite.

Protestations attendues

Face à ce constat alarmant, son camarade Cherif Khraiefi, secrétaire général de l’UDU, a menacé d’entrer, d’ici la fin de ce mois, dans une série de protestations, à travers toutes les régions du pays. S’installer à son propre compte, revenir au Capes ou faire travailler un membre dans chaque famille, l’emploi demeure une priorité absolue. Ces jeunes, livrés à eux-mêmes, ne demandent pas d’intégrer la fonction publique, ils ont aussi opté pour des microprojets. Ils ont également un penchant pour l’initiative privée, dans le cadre de l’économie sociale et solidaire. Pourtant, aucune de leurs revendications n’a été satisfaite. Et pour cause ! Leur mobilisation massive telle qu’a été annoncée leur semble plutôt justifiée. « A tous nos amis chômeurs de resserrer les rangs et de s’unir comme un seul homme, afin que personne ne puisse, en aucun cas, nous diviser ou nous instrumentaliser », appelle-t-il, en conclusion.

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