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Patrimoine | Oudhna : Les promesses d’un bel avenir

Dans le cadre de ses activités de promotion du patrimoine, l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (Amvppc), dont l’équipe s’active et fait de son mieux pour rehausser le patrimoine, a organisé récemment une visite guidée destinée aux représentants des médias nationaux et arabes dans le site archéologique d’Oudhna situé à environ 30 km de Tunis dans la délégation de Mornag du gouvernorat de Ben Arous.

Correspondant à la cité romaine d’Uthina, le site a été, à l’époque, un bourg selon les données révélées par la céramique trouvée sur les lieux. Abandonnée depuis, elle a bénéficié de travaux de mise en valeur en 1993. Ces travaux ont permis de sortir des décombres et de l’oubli cette ville et ses riches monuments qui sont principalement : le capitole, l’amphithéâtre, les grands thermes publics, la maison des Laberi et ses thermes, les thermes des Amours pêcheurs, la maison dite de l’Industrius, les grandes citernes, l’aqueduc et le théâtre.

Précédant la visite sur le terrain, l’archéologue Nizar Ben Slimane a présenté une conférence intitulée « Le site d’Oudhna, son histoire et les perspectives de sa promotion » au cours de laquelle il a mis en valeur les richesses archéologiques  de ce site, précisant au passage que le ministère de la Culture consacre annuellement un budget de 500 mille dinars pour son entretien, ce qui reste insuffisant pour entreprendre des travaux de restauration adéquats. Il est à souligner qu’un accord de coopération avec les Etats-Unis prévoit la restauration du site jusqu’à l’année 2022. Elle concerne notamment les anciennes citernes et leur transformation en une réserve archéologique avec un coût estimé à 110 mille dollars soit près de 330 mille dinars. Des barrières de protection dans l’amphithéâtre ont été déjà installées ainsi que d’autres travaux similaires, mais il reste encore beaucoup à faire.

Ceci pour le côté face. Pour ce qui est du côté pile, la construction récente d’une prison civile, non loin du site à laquelle les autorités ont donné le nom d’Oudhna, nuit considérablement à l’image de ce lieu historique. Un panneau portant le nom de «Prison d’Oudhna » a même été installé pour indiquer la direction. Le conservateur du site a indiqué que plusieurs citoyens venant rendre visite à l’un des leurs emprisonné se dirigent vers le site le prenant pour ladite prison. Nizar Ben Slimane a promis de veiller à ce que la prison change d’appellation.

Un autre désagrément rendant difficile l’accès au site : la route qui se trouve dans un piteux état ainsi que la cour jouxtant le Capitole et les bureaux administratifs. Il s’agit là d’une priorité à laquelle les autorités doivent s’attaquer de toute urgence. Un autre point négatif : l’hygiène. En effet, les toilettes sont dans un état lamentable parce que tout simplement l’eau manque. Il est désolant de constater qu’à l’époque romaine, l’eau coulait à flots, en témoignent les thermes et les conduites d’eau et qu’actuellement en l’an 2020, l’eau n’existe pas. « De nouvelles cabines de toilettes seront fonctionnelles à partir du mois de mars 2020», a indiqué un des responsables de l’Amvppc.

Comment promouvoir un site et vouloir attirer les visiteurs si les commodités essentielles sont défaillantes ? Sans compter l’absence de boutiques et de lieux de restauration, etc. Espérons qu’en 2022, le site archéologique d’Oudhna retrouvera sa splendeur d’antan pour permettre aux Tunisiens de se réconcilier avec leur patrimoine. A noter que l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle dispose actuellement d’un budget limité à 4 milliards /an alors qu’il était de 18 milliards avant la Révolution.

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