Accueil Economie Sousse | Entretien avec M. Slim Kaâbi, Manager du bureau RAI : La production et l’exportation, fer de lance de la relance

Sousse | Entretien avec M. Slim Kaâbi, Manager du bureau RAI : La production et l’exportation, fer de lance de la relance

Comment vaincre le chômage et redresser la barre de l’économie ? Rencontre avec M. Slim Kaâbi, manager du bureau RAI (représentation et assistance aux jeunes promoteurs).  Notre interlocuteur estime qu’investir, exporter et promouvoir la création des PME constituent la solution idéale pour la relance économique, et propose la création de la maison de l’investisseur.    

La situation économique actuelle en Tunisie est difficile dans tous les domaines après 10 ans de passés après la révolution du 14 janvier 2011. Presque tous les secteurs supportent mal cette situation caractérisée surtout par un manque flagrant d’informations relatives à la création de nouveaux projets par les jeunes promoteurs.

Si les problèmes touchent l’enseignement, le social, la culture, le sport, l’agriculture, l’environnement, ils concernent aussi le chômage dont le taux actuel est de 15%. Il  demeure le problème principal et crucial du pays.

Afin qu’il nous éclaire davantage sur les possibilités de vaincre le chômage et d’y remédier ainsi que sur les moyens de redresser la barre de l’économie tunisienne, nous avons rencontré M. Slim Kaâbi, manager du bureau RAI (représentation et assistance aux jeunes promoteurs). Interview.

Quelle solution proposez-vous pour vaincre le chômage ?

Comme le secteur public (administratif ou économique) est saturé, le privé reste l’unique issue pour vaincre le chômage. D’où la nécessité de s’intéresser de plus en plus à l’investissement avec ses multiples aspects pour financer de nouvelles PME, ainsi que de grands projets. Le rôle de l’Etat est primordial, et ce, à travers l’assistance, l’orientation, la facilitation des procédures de création des petites et moyennes entreprises (PME). Les  structures d’appui comme l’Apii, le Cepex, les centres techniques sectoriels dans les domaines du cuir et chaussure, bois et ameublement, emballage, agro-alimentaire, textile, matériaux de construction, industrie mécanique et électrique ainsi que la Compagnie tunisienne d’assurance et du commerce extérieur (Cotunace), l’Institut national de la statistique et la société tunisienne de garantie doivent être impliqués dans ce travail.

A noter que l’agro-alimentaire devrait occuper une importance capitale, à commencer par l’huile d’olive et les dattes où la Tunisie est classée dans les premières places à travers le monde. Cependant, le conditionnement d’huile d’olive et des dattes s’avère une grande opportunité pour les jeunes promoteurs et investisseurs dans ce domaine, sachant qu’on exporte 95% d’huile d’olive en vrac et seulement 5% d’huile d’olive conditionnée.

D’après vous, «la maison de l’investisseur» serait la solution idéale pour la création de nouveaux projets par les jeunes promoteurs mal informés?

Evidemment. Il  est urgent de penser à la création de «la maison de l’investisseur», à Tunis. Cette maison réunirait tous les représentants des institutions chargées pour la création de nouveaux projets économiques (Apii, Cepex, Centres techniques sectoriels, Ins, Cotunace, Société de factoring et Sotugar), et ce, afin de faciliter l’accès à l’information nécessaire pour connaître les diverses démarches administratives se rapportant à la création de nouveaux projets.   

Quant aux  étapes de réalisation d’un projet, le jeune promoteur est appelé à réaliser l’étude économique du projet (plan d’affaires, faisabilité, rentabilité, produits innovants, accès aux marchés) qui doit être bancable. Le financement fourni par les banques s’appuie sur le Fonds de promotion et de décentralisation industrielle et la société d’investissement à capital risque.

La Sotugar assure la garantie des crédits octroyés par les banques. Une fois le dossier du promoteur accepté par cette institution, les banques s’engagent à ne pas demander d’autres garanties complémentaires.  Quant à la Cotunace, elle assure les transactions commerciales en Tunisie et à l’étranger en couvrant les ventes à crédit. Cependant, une importante vente à crédit peut être payée avant son échéance, en optant pour la réalisation d’un contrat avec une société de factoring.

L’exportation constitue-t-elle une issue pour redresser la barre économique ?

La Tunisie occupe une place géostratégique en Afrique du Nord, puisqu’elle constitue un trait d’union entre le Nord et le Sud de la Méditerranée. De ce fait, l’exportation serait d’un grand apport pour redresser la barre économique. C’est ainsi que l’exportation permettrait à tout promoteur économique non seulement d’atteindre une clientèle plus importante, mais d’augmenter la production. Sans oublier le Cepex qui organise les foires et les salons dans les divers secteurs économiques, permettant à l’entreprise tunisienne d’y participer, tout en profitant du Fonds de promotion des exportations qui octroie des subventions pour le transport et la publicité de tout produit exporté.  La production et l’exportation sont le dénominateur commun du développement de l’économie tunisienne. Il faut l’admettre et l’assumer, car les lois et les décrets relatifs à la création des PME encouragent bien tout promoteur.

A noter que la Tunisie a exporté en 2019 des chaussures pour un montant de 1.500 milliards et de l’huile d’olive pour un montant de 2.000 milliards. Cependant, l’exportation des Technologies de l’information et de la communication (TIC), des produits de nanotechnologie et de micro-électronique doit être examinée dans tous ses détails par l’Etat tunisien.  Les clauses des transactions avec nos partenaires européens doivent être également étudiées afin de garantir l’autonomie de la production, de l’exploitation et de la vente sur le marché local et les marchés extérieurs, d’Asie, d’Afrique, d’Amérique…

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