Ils ont dit…

Fayçal Derbel
Expert-comptable, député et membre de la Commission des finances à l’ARP

«L’absence des blocs parlementaires qui font partie de la ceinture politique du gouvernement est derrière la non-adoption par l’Assemblée des représentants du peuple de la convention d’adhésion de la Tunisie à la zone de libre-échange continentale africaine. C’est le manque de maturité politique qui explique l’absence des partis qui forment la ceinture politique du gouvernement, ces partis devraient être présents pour défendre le programme et les propositions du gouvernement. Seuls quatre députés d’un parti représenté par 14 députés (Tahya Tounès) au Parlement ont été présents lors de ladite séance. La possibilité de voter pour le texte intégral de la convention représente une chance pour se rattraper en votant pour le passage du projet de loi organique relatif à la convention Zleca. Ce projet de loi organique contribuera au développement de l’économie tunisienne et permettra de pénétrer un marché africain estimé de 1,2 milliard d’habitants.

Mesbah Helali
P.-d.g. de la Sonede

«La dégradation de la situation financière de la société est due à l’augmentation du nombre de ses abonnés qui est passé de 1,548 million en 2000 à 2,985 millions en 2019. Cela est également dû à l’écart entre le prix de revient et le prix de vente moyen qui s’est creusé au cours de la période 2007-2009, atteignant 415 millimes par m3 et au gel du prix de l’eau au cours des dernières années. Parmi les causes de ce déficit, l’on trouve aussi l’augmentation du coût de production des eaux de distribution, notamment, les eaux dessalées et la hausse du coût de service de la dette et du prix des équipements importés suite à la dépréciation du dinar tunisien (70% des équipements sont importés) et l’augmentation continue du tarif de l’énergie (19% du coût vers la fin de 2018, contre 10% en 2007). La Sonede a assumé des charges supplémentaires suite à l’augmentation successive du prix de l’électricité qui a atteint 62%».

Slaheddine Zahaf
Président de l’Ordre des experts-comptables de Tunisie (Oect)

«L’Oect est conscient des problèmes soulevés dans le monde des affaires et de la finance par la révolution digitale, qui constitue un enjeu incontournable pour tous les acteurs économiques dont notamment les entreprises, l’administration et la profession de comptable. Malheureusement, la plupart d’entre-elles n’ont pas encore initié leur mutation pour bénéficier du numérique comme levier de croissance et de compétitivité. Nous accusons en Tunisie un retard de 15 à 20 ans dans les technologies, le monde est en train de nous dépasser. Depuis l’indépendance et jusqu’aux années 2000, l’Etat a misé sur l’intelligence en l’absence de richesses naturelles mais qu’au cours de la dernière période, l’on s’est plus préoccupé de politique. Il n’était pas possible de ne pas recourir aux avancées technologiques et certaines études ont révélé que le retard enregistré en la matière dans le public et le privé coûtait jusqu’à 2 points de croissance».

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