L’épidémie de Covid-19 a déjà fait 2.640 morts en Iran, ont annoncé dimanche les autorités de Téhéran, prévenant la population qu’elle allait sans doute devoir prolonger « un certain temps » le « nouveau mode de vie » adopté pour contrer la maladie.
La République islamique fait partie des pays les plus touchés par la pandémie de nouveau coronavirus. Elle a annoncé le 19 février de premiers cas de contamination sur son sol, mais un haut responsable a reconnu récemment que le virus était vraisemblablement déjà présent en Iran en janvier.
La maladie a fait 123 morts supplémentaires au cours des dernières 24 heures, a déclaré dimanche Kianouche Jahanpour, porte-parole du ministère de la Santé lors de son point de presse télévisé quotidien.
Dans le même temps, a ajouté M. Jahanpour, les autorités sanitaires ont recensé 2.901 nouveaux cas de contamination au Covid-19, ce qui porte à 38.309 le nombre de cas officiellement confirmés et déclarés en Iran.
Selon le porte-parole, le pays compte 3.467 patients du Covid-19 dans un état « critique », mais 12.391 autres se sont rétablis à la suite de leur hospitalisation.
« Nous devons nous préparer à vivre avec ce virus jusqu’à ce qu’un traitement ou un vaccin soit découvert, ce qui n’est pas le cas à ce jour », avait déclaré plus tôt le président Hassan Rohani lors d’un Conseil des ministres.
« Le nouveau mode de vie que nous avons adopté » aura des « bénéfices » pour la société tout entière, a-t-il assuré, notant que « ces changements devront probablement rester en place un certain temps ».
Pic passé ?
Après avoir tout fait pour éviter d’imposer des mesures de confinement ou de quarantaine, le gouvernement de Téhéran a décidé le 25 mars d’interdire tout déplacement entre les villes. La mesure est entrée en vigueur deux jours plus tard, s’applique jusqu’au 8 avril, et pourrait être prolongée.
Sans être officiellement confinés, les habitants sont appelés depuis plusieurs semaines à rester chez eux « autant que possible ».
Dès la fin du mois de février, les écoles et universités avaient fermé dans certaines provinces avant que la mesure ne soit étendue à l’ensemble du pays.
Au vu des dernières déclarations de M. Rohani, la rentrée des classes à l’issue des vacances scolaires du Nouvel An iranien (cette année du 19 mars au 3 avril) semble compromise.
Lors de la réunion du cabinet, le président a déclaré avoir tenu la veille une « très bonne réunion en vidéoconférence » avec des experts et des médecins de haut vol.
Selon eux, a-t-il dit, « dans certaines provinces, oui, nous avons passé le pic [de l’épidémie] et nous sommes sur une courbe descendante, mais en ce qui concerne d’autres provinces » il est encore trop tôt pour se prononcer.
Le 25 mars, M. Rohani avait déclaré que le pays avait passé « la première vague de la maladie », mais qu’il pouvait y en avoir « une nouvelle […] dans les prochains jours ».
Plusieurs députés, membres du gouvernement ou personnalités ont été contaminés par le Covid-19.
Le dernier en date est Mohammad-Réza Khatami, frère de l’ancien président Mohammad Khatami et figure réformatrice qui fut vice-président du Parlement. Selon l’agence officielle Irna, il a été hospitalisé.
À l’inverse, le vice-ministre de la Santé Iraj Harirchi, qui avait été testé positif au nouveau coronavirus fin février après être apparu mal en point lors d’une conférence de presse a fait son retour à la vie publique.
Il est apparu à la télévision en rappelant quelques consignes de sécurité et en appelant les gens qui restent à la maison à faire preuve de gentillesse entre eux.
(crédit photo : © STR / AFP)