Le Parti destourien libre (PDL) a fermement dénoncé les déclarations du chef du gouvernement Elyes Fakhfakh sur le marché « suspect » des bavettes en tissu lavable, laissant entendre qu’il va saisir la Justice.
Dans un communiqué rendu public, mardi, le parti a estimé que les propos d’Elyes Fakhfakh encouragent à la violation de la loi et constituent, par la même, une tentative d’influencer la justice qui s’est saisie de l’affaire.
L’objectif de la délégation de pouvoir au chef du gouvernement est de faciliter l’action gouvernementale en matière de lutte contre la pandémie de coronavirus et ne permet en aucun cas de promulguer un décret-loi pour accélérer la conclusion d’un marché « suspecté de corruption », se désole le parti.
Pour cette formation politique, le parlement devient, désormais, » une tribune de blanchiment de terrorisme et de diffusion de la pensée takfiriste « . Le PDL a mis en garde contre tout retour des pratiques du gouvernement de la Troika.
Par ailleurs, le parti a dit rejeter la nomination d’un nouveau directeur des soins la santé de base, connu, selon le PDL, pour » ses publications qui font l’éloge des figures des organisations terroristes « .
À ce propos, le parti destourien libre a décidé de poursuivre en justice le chef du gouvernement et certains ministres et de saisir la justice pour annuler certaines décisions de nomination.
Les services du ministre d’État auprès du chef du gouvernement chargé de la Fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption avaient annoncé la mobilisation d’une équipe relevant de la commission générale de contrôle des dépenses publiques pour effectuer une mission de contrôle sur la fabrication des bavettes non médicales et que cette équipe a commencé son travail.
De son côté, l’Instance nationale pour la lutte contre la corruption (INLUCC) a fait état d’une suspicion de corruption relative à deux marchés de fabrication de 30 millions de bavettes et de deux millions de masques au profit des ministères de l’Industrie, de la Santé et du Commerce.
L’INLUCC a affirmé avoir informé le chef du gouvernement de ces soupçons. Le dossier a été transféré au procureur de la République auprès du tribunal de première instance de Tunis pour diligenter une enquête.