Le confinement dû à la Covid-19 a permis aux gens d’avoir plus de temps pour eux-mêmes, leurs proches et leurs passe-temps, mais désormais ils peuvent être réticents à revenir à une vie trépidante.
Il y a ceux qui, sans faille, se sont habitués à la nouvelle routine et à des rythmes différents dont maintenant ils ont peur de s’échapper. L’isolement est désagréable, mais nos mécanismes de survie nous ont permis de contrer ce sentiment et de nous adapter à l’enfermement.
Dans ce cas, nous parlons de « syndrome de la cabane », de l’escargot ou du prisonnier, si vous préférez. Ces termes indiquent le manque de contact avec l’extérieur après un long moment d’isolement, comme celui vécu lors de la propagation du coronavirus.
Tout en n’étant pas un psychologue, j’aborderai ce sujet selon mon expérience personnelle et l’avis de certains spécialistes que j’ai pu consulter avant l’écriture de cet article.
En général, le « syndrome de la cabane » est évident après un long séjour à l’hôpital. A la sortie, vous avez peur de perdre la sécurité et les repères. Cela se produit également dans certaines régions des États-Unis ou du Canada à cause de la neige et du froid excessif, les habitants entrent alors dans une sorte d’hibernation et luttent pour s’en sortir au printemps.
En effet, selon les psychologues, il ne s’agirait pas vraiment d’un syndrome dans le vrai sens du terme, mais plutôt de réactions émotionnelles qui toucheraient à un grand nombre d’adultes et d’enfants, pas encore revenus à une « vie normale » et que donc, ils pourraient développer ce type de réactions.
Voyons donc quelle est l’origine du mot, quels sont ces « symptômes » et comment pouvons-nous revenir à la normalité sans stress et anxiété.
Le nom « syndrome de la cabane » existe depuis longtemps et plus précisément depuis la fin du XIXe siècle, quand les chercheurs d’or restaient loin de chez eux pendant des mois et une fois revenus, ils développaient du stress et de l’angoisse, restant très méfiants vis-à-vis de leur entourage, préférant l’isolement à leurs familles, leurs affections, leurs amis…
Le même problème concernait aussi les gardiens des phares, s’agissant d’un travail manuel, aujourd’hui automatisé. Ces gens restaient isolés des mois et des mois, surtout en hiver pour revenir à la normalité quelques jours en été.
Les psychologues ont ainsi repris ce syndrome et l’ont adapté aux temps post Covid-19 en tant que réaction physiologique, que beaucoup de gens peuvent éventuellement développer.
Ces symptômes, on les développe exactement au moment où nous nous efforçons de revenir à la normalité, de sortir, de rencontrer nos amis, de visiter nos parents, d’aller au restaurant…ou tout simplement de revenir au bureau autour duquel on risque de retrouver un mur de plexiglas !
Il ne fait aucun doute qu’après le coronavirus la vie pourrait ne plus être la même, du moins pour quelques années et que la perception de beaucoup de choses pourrait aussi changer.
La plus grande crainte, cependant, est de découvrir nos propres repères changeants.
Sachons toutefois que plus nous restons à la maison, moins nous avons envie de sortir.
C’est vrai que la maison, pendant les moments les plus difficiles et de diffusion du virus, a agi et continue à agir d’élément protecteur. Elle nous a protégés et épargnés de la contagion, nous isolant toutefois de la communauté. On a découvert que de chez nous on pouvait tout faire : travailler, suivre des cours, organiser des réunions, passer des examens universitaires, voire soutenir des thèses devant un jury…
A côté de ces « avantages » apparents, nous subissons un affaiblissement psychologique et physique ; fatigue, courbatures, douleurs imaginaires, envie de dormir toute la journée, difficulté à se lever le matin, refus à revenir à la civilisation, difficultés à se concentrer, apathie, manque d’activité, frustration, violence conjugale, énervement ou encore des attaques de panique et refus de mettre le pied au-delà du seuil de la porte d’entrée. La peur la plus évidente est donc celle de sortir de sa propre maison, et de camoufler cette peur en se disant que malgré tout, ça nous fait du bien de rester à la maison, en sécurité, sans pouvoir s’ennuyer.
Comment alors pouvons-nous faire face à ce genre de problèmes et sortir de ce blocage psychologique, rencontrer de gens et développer davantage notre empathie ? Les psychologues sont clairs, il faut petit à petit, reprendre nos habitudes d’avant ; activités culturelles, sport… et vaincre cette peur de rencontrer l’autre, sans perdre le contrôle sur nous-mêmes. Celle-ci est la phase la plus difficile, car elle représente le passage entre l’isolement et le retour à la vie normale. La différence substantielle est que maintenant la personne a été soumise à un événement stressant qui, pour le meilleur ou pour le pire, a changé sa façon de se comporter et de voir les choses.
Il s’agit probablement d’un changement temporaire. La situation que nous vivons est si exceptionnelle et collective que la peur compréhensible, plus ou moins accentuée, de quitter la maison peut être l’une des réactions les plus courantes, même de la part de ces personnes que nous pourrions qualifier de « émotionnellement plus équilibrées ».