Son passage furtif au Club Africain lui est resté en travers de la gorge. Zakaria Laâbidi garde un goût d’inachevé de son expérience au CA. Après avoir quitté les Clubistes au mois de décembre, l’enfant de l’Olympique Lyonnais n’a pas manqué de revenir sur ce «fiasco». Il se livre sans filtre sur nos colonnes et n’omet pas de régler ses comptes…
«En juillet 2018, j’ai signé au profit du Club Africain pour un engagement de trois ans, soit jusqu’en juin 2021. Mais finalement, l’aventure a tourné court et j’ai résilié mon contrat de manière unilatérale le 18 décembre 2019, mettant ainsi fin à une expérience loin d’être impérissable. Dès lors, depuis cette rupture, j’ai porté plainte contre le Club Africain pour impayés. À cette époque, précisément en septembre 2019, le bureau directeur m’était redevable de huit mois de salaires. Huit mois sans toucher mes dus sur une période de quatorze mois d’engagement. Je ne pouvais plus tenir dans ces conditions. J’étais atteint moralement et je ne pouvais focaliser sur le chapitre sportif. Je m’en suis donc remis aux instances et j’ai eu gain de cause. En effet, la FTF a sommé le CA de m’indemniser à hauteur des huit mois de salaires impayés. Cependant, il faut souligner que je suis encore sous contrat avec le CA. Bref, je ne suis pas libre de droit, sachant que la FTF n’a pas encore tranché volet résiliation. Je me suis armé de patience depuis et j’attends la date du jugement depuis le 4 octobre. Franchement, en l’état, le processus est trop long. C’est lassant ! Ce faisant, depuis quelque temps, j’ai rejoint l’Hexagone dans l’attente d’une décision qui puisse me permettre de me projeter à nouveau».
«La patience a des limites» !
« Comme dit le dicton, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Mais force est de reconnaître que la patience a des limites. En clair, avant d’en arriver là, j’ai tenté à maintes reprises une conciliation, une médiation même. Sauf qu’au final, il m’était impossible de conclure un accord à l’amiable qui puisse satisfaire toutes les parties et intervenants au dossier. A plusieurs reprises, les dirigeants m’ont convié à ne pas envenimer la situation et à garder la porte ouverte aux négociations. En vain ! Je n’ai plus trouvé d’interlocuteur. La communication était rompue. La rétablir est devenu quasiment impossible. Au fil du temps, je me suis enfoncé dans la crise. Je me suis heurté à un mur et j’allais droit vers le précipice ! A chaque fois qu’une date était arrêtée pour clore le dossier, on me faisait par la suite faux bond. C’est un manque de respect envers un des leurs. Volet finances toujours, au CA, pour se voir verser son salaire, c’est la croix et la bannière. Il faut avoir du souffle et des nerfs d’acier pour récupérer son pécule. On en vient même à défier l’exécutif par le biais des grèves et des sit-in. C’est tout le temps tendu et la situation des joueurs est quasi précaire. D’ailleurs, parfois même, je ne manque pas de tirer mon chapeau à certains joueurs qui ne bronchent pas. Je suis admiratif envers ces soldats clubistes qui baignent dans l’incertitude sans laisser paraître leur dépit. Sauf qu’à l’impossible, nul n’est tenu !»