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Croisons les doigts

Dans son dernier bulletin  sur la situation épidémiologique dans le pays, le ministère de la Santé a annoncé qu’à la date du 14 août 2020, un nouveau décès, des suites du coronavirus, a été enregistré en plus de 120 nouveaux cas de contamination dont 116 locaux, portant ainsi à 2.023 le nombre de cas confirmés. Pour ainsi dire, le virus avance au pas de charge dans notre pays après que nous avons claironné sur tous les toits que nous avons gagné la bataille. Que nenni ! Le virus est bel et bien ici, cet ennemi invisible circule encore parmi nous au point de provoquer de nouveaux décès après trois mois de répit.

L’inquiétude vient de Gabès  qui a enregistré 138 cas locaux de contamination, la plupart à El Hamma, dont 20 cas parmi les médecins et les agents de santé. La gravité de la situation a nécessité l’adoption  d’une série de mesures exceptionnelles visant à contenir la propagation du coronavirus. De ce fait, la peur de perdre de nouvelles vies a poussé les autorités sanitaires à prendre des mesures drastiques dans les foyers de contamination identifiés, à l’instar  des délégations d’El Hamma et d’El Hamma-Ouest qui ont été fermées temporairement afin « de mener à bien les procédures de dépistage actif et intensif du virus, et d’isoler tous les cas de contamination ».

Mais étant donné que l’infrastructure sanitaire dans ce gouvernorat est  faible et qu’il y a un risque très élevé de manquer de lits d’hospitalisation pour les patients les plus éprouvés par le Covid-19, le Chef de l’Etat a ordonné l’envoi d’un avion chargé de 15 tonnes d’équipements médicaux pour y installer un hôpital de campagne qui ouvrira ses portes à partir de demain, lundi, et ce en vue de venir à la rescousse des autorités sanitaires à Gabès.

C’est pour dire que si nous en sommes là, c’est qu’avec le déconfinement, nous avions cru que les citoyens étaient suffisamment sensibilisés et  en capacité de se responsabiliser aussi bien pour se protéger que pour protéger les autres, mais c’est justement là où se situe l’erreur.

Maintenant, nous devons craindre le pire. Car il est en train de se produire et la menace sera en fonction de ce que nous ferons dans les prochains jours pour la repousser. Non ! Nous ne sommes plus dans l’anticipation mais dans la réaction. Et pour protéger ceux qu’on aime, notre seule arme sera la prévention. Car, comme on peut le constater, Gabès est privée d’un nombre important de médecins contaminés. Et le scénario pourrait se reproduire dans d’autres gouvernorats. Ce serait alors catastrophique. Entretemps, adoptons les gestes barrières et la distanciation sociale et croisons les doigts.

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