Accueil Sport Rentrée scolaire 2020/2021: Dans des conditions exceptionnelles

Rentrée scolaire 2020/2021: Dans des conditions exceptionnelles

Les enfants vivant en milieu rural affronteront le même calvaire cette année, à savoir parcourir des kilomètres à pied avec tous les dangers qui les guettent sur la route pour se rendre dans des établissements qui se trouvent, pour certains, dans un état déplorable et qui ont besoin d’être entretenus

A moins que cela se soit passé dans le secret le plus absolu, personne n’a entendu parler de réunions  préparatoires pour la rentrée scolaire. Nous savons que les manuels scolaires et les cahiers compensés seront au rendez-vous, mais il n’y a pas que ça.

Pourtant, un mois avant, parfois plus,  on s’attache  à préparer le mois de Ramadan avec des prévisions de stockage des œufs et des viandes à mettre sur le marché : rien ne doit manquer. Tout doit  être disponible pour klouker, se goinfrer et faire exactement le contraire de ce que devrait être ce mois saint.

Une fois que la rentrée  a lieu, nous entendrons les mêmes jérémiades, nous reverrons les mêmes airs confits, peinés et les mêmes promesses : tout sera fait pour que la prochaine rentrée soit faite dans les meilleures conditions, qu’il n’y aurait pas de murs lézardés, de toit qui fuit ou qui tombe sur la tête d’un gamin, que les routes ne soient pas impraticables, que les fenêtres aient des vitres pour limiter l’entrée de l’air glacial et qu’il y ait le moyen de se laver les mains et …boire.

Covid-19  oblige !

Cette année pourtant, la rentrée s’effectuera dans des conditions exceptionnelles. Covid-19 oblige, il y a des précautions à prendre et un minimum de recommandations qu’il faudrait donner, répéter et rappeler tous les jours. Les enfants imitent, dit-on, mais il faudrait leur montrer ce que l’on doit faire. Un mois, ce n’est pas beaucoup. Les spots auraient dû être prêts et on devrait commencer à les diffuser pour fixer l’attention et surtout faire prendre conscience des dangers qui guettent.

On entend ici ou là un nouveau slogan-constat : nous devons apprendre à vivre avec ce virus. Oui, mais comment ? Il faudrait le dire et montrer ce qu’on doit faire.

Indépendamment de cet aspect, il y a le problème de la remise en état des locaux. Certains ont tenu bon des décades durant. Il faudrait les rafistoler pour qu’ils continuent à jouer leur rôle. D’autres sont prêts à rendre l’âme. Il est nécessaire de les démolir pour éviter des drames possibles, redéployer les élèves et prendre la décision de les reconstruire. D’autres encore, ont besoin d’un coup de peinture. Ne pas oublier les installations sportives scolaires que l’on a souvent négligées et qui se détériorent d’année en année.  Il faudrait les reprendre en main et éviter de le  faire la veille.

Motiver et convaincre

Mais il n’y a pas que cela. Beaucoup de nos enfants du milieu rural peinent à rejoindre leurs écoles. L’état des pistes, qui sont pour leur majorité crevassées au point de devenir impraticables, est un cauchemar pour ces gamins qui arrivent en classe trempés et avec des chaussures chargées de boue. Une consolidation et une couche d’autobloquant ne sera pas de trop. Sollicitées, les entreprises de travaux publics, les carrières qui sont dans  les parages, ne devraient pas être difficiles à convaincre.

De toutes les façons,  le meilleur moyen est que chaque gouverneur réunisse les responsables régionaux directs  de toutes les parties prenantes qui s’engageront à mettre  le jour J , à la disposition des gamins, des lieux plus appropriés, salubres et surtout accessibles et dans un état acceptable. Il ne faudrait pas croire que c’est au seul ministère de l’Education de le faire. Ce département a besoin d’être soutenu et il est tout indiqué de mobiliser les sociétés privées qui se trouvent dans le voisinage. Le Tunisien est par nature prodigue, mais il faudrait savoir comment lui demander de participer à l’effort commun pour faciliter la vie de ces enfants, dont certains sont sans doute dans le besoin.

Respecter la fierté des enfants

Faire les choses discrètement et non en public ou  sous l’œil des caméras serait tout indiqué pour éviter de réduire à néant  la fierté de ces enfants.

Il s’agit de  s’y prendre à temps  pour trouver le fournisseur et l’exécutant. Il y a toujours ceux qui ont fréquenté ces écoles et qui seraient heureux de contribuer à les remettre en état pour les futures générations. Il s’agit de savoir solliciter cette contribution et d’éviter d’en faire des manifestations publiques gênantes, avec ces affreux gros plans télévisés pour montrer ce qu’on devrait  dénoncer  avec un minimum de discrétion, sans blesser  l’amour-propre et fixer pour l’éternité ce qui est loin d’être une tare. La pauvreté de ces hommes et femmes, de ces enfants qui  seront le lendemain la cible de leurs camarades en classe ou dans le village.

Ces actions intempestives et irréfléchies faites pour redorer le blason d’un responsable local en mal de publicité gratuite est une honte.

Les organisations de bienfaisance, les responsables régionaux ainsi que  ceux qui sont directement  intéressés par cette rentrée 2020-2021 ont du pain sur la planche : ce que nous avions entendu et vu lors de la précédente rentrée ne devrait pas se renouveler. Les larmes versées par ces mamans face aux problèmes vécus par leurs enfants doivent servir à quelque chose et la prise en main de cette question de rentrée est aussi urgente que nécessaire.

Dans une semaine, ce sera trop tard, car au rythme que vit et impose   l’administration, il y a bien des risques. 

Nous serons en effet en pleine campagne de comptage du pin d’Alep, du Zgougou et des cours des  fruits secs pour préparer le Mouled.

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