Le torchon brûle au centre Cnam de Nabeul. La tension y monte aussi haut que le mercure. Un assuré social pénètre de force dans la salle d’accueil après la fermeture des lieux et soumet à rude épreuve le sous-directeur, responsable de l’accueil qui a failli y laisser des plumes. Les escarmouches et les accrochages sont courants à Nabeul, à cause des conditions défavorables offertes par ce centre et de l’extrême exiguïté de la salle d’accueil où le surbooking et le coude-à-coude sont monnaie courante. Vivement le changement de local !
Le centre Cnam de Nabeul a connu une fin de matinée mouvementée et houleuse vendredi dernier. Il était midi trente. La grande porte en fer forgé de la salle d’accueil était close depuis midi, heure de fermeture, ostensiblement affichée sur la façade de la bâtisse du centre. Seuls quelques dizaines d’assurés y ayant atterri à temps, attendaient paisiblement, tickets de priorité à la main, leur tour de passage aux divers guichets d’accueil. Jusqu’ici, R.A.S.
«J’y suis, j’y reste !»
Mais brusquement, l’étincelle jaillit. La cause? A la sortie de l’un des visiteurs, un quadragénaire colosse, non convaincu de la fermeture des lieux, profite de la sortie d’un assuré, pour accéder en coup de vent de force à la salle d’accueil, l’air de dire à tous «J’y suis, j’y reste!» Advienne que pourra ! Cela malgré les tentatives dissuasives du portier. Le tour de force, produit non sans fracas, ne manquera pas d’alerter le chef de l’accueil, soustrait de sa concentration avec ses visiteurs et, d’ameuter le personnel administratif, descendu des divers étages des locaux.
Il aurait risqué le pire !
Après avoir cherché à connaître l’objet de la visite du récalcitrant, le responsable de la salle d’accueil, ayant rang et prérogatives de sous-directeur, lui apprend que le traitement de son dossier demande beaucoup de temps. Pour cette raison, du reste, objective, il l’invite à revenir le lendemain, samedi, lors de la permanence, ouverte au public entre 9 heures et midi.
Ce qui n’était pas sans déplaire au quadragénaire, sorti de ses gonds. Et, dans un élan de colère noire, il se mit à proférer des insultes contre lui, le tenant violemment par les épaules, cherchant à le tabasser. N’eût été l’intervention d’un agent de police en civil et de certains employés, le pauvre homme, terrifié et le teint pâle comme la mort, aurait risqué le pire!
Profil bas et excuses
Le forcené devait être conduit dare dare au poste de police le plus proche (celui de Oued Souhil). Là, il a tôt fait de reconnaître son méfait, jurant ses grands dieux de ne plus jamais récidiver, engagement écrit à l’appui. Cela avant d’éclater en sanglots, suppliant sa victime du lui pardonner. Arguant qu’il avait «perdu les pédales» sous l’emprise de la chaleur suffocante et de son instabilité familiale et sociale.
Suite à quoi, le brave fonctionnaire fit, contre mauvaise fortune bon cœur, et accepta les excuses et les chaleureuses accolades du fautif.
Qui se perdit dans la nature, s’estimant heureux de s’en être tiré à si bon compte.
Un homme averti…
Cela étant, que dit le Code pénal en la matière?
La loi n°2005-46 du 6 juin 2005, portant réorganisation de certaines dispositions du Code pénal et leur rédaction, prévoit «une peine d’un an d’emprisonnement et cent vingt dinars d’amende (chiffre peut-être dépassé par le temps) contre quiconque, par paroles, gestes ou menaces, se rend coupable d’outrage à fonctionnaire public ou assimilé dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions».
Rendre à César…
Par ailleurs, selon les témoignages recueillis sur place, auprès de nombreux assurés, le cadre offensé ne mérite nullement un tel sort. «l’homme se distingue par son sens aigu du service public, son sérieux et son calme olympien, malgré l’intensité de la pression exercée sur lui au quotidien. Il s’agit d’une ‘‘machine’’ inlassable à résoudre les affaires litigieuses et une âme sans repos, toujours avenante et souriante».
Après avoir rendu à César ce qui appartient à César, il ne serait pas vain de soulever certains problèmes de fond, en marge de cette regrettable affaire. Allons y donc!
Des locaux inappropriés
Nos amis potiers semblent mécontents de l’emplacement périphérique du centre de la Cnam, relativement isolé par rapport au reste des administrations régionales, telles que la Cnss, la Steg, la Sonede, etc, qui sont toutes presque dans un mouchoir. On se plaint surtout de l’exiguïté de la salle d’accueil, juste grande pour accueillir quelques dizaines d’assurés. D’où l’éternel surbooking, l’infernal coude-à-coude, de l’extrême inconfort du public. Donc, vivement le transfert de ce siège dans un endroit central et dans un immeuble fonctionnel et mieux adapté aux besoins allant crescendo et de pair avec la démographie galopante d’une région si importante comme celle de Nabeul.
Courses folles et acrobaties !
D’une manière générale, en période estivale, l’espace temps réservé à l’ouverture des guichets de tous les services publics est extrêmement limité et ne répond pas aux besoins quotidiens et réels des administrés. Ce qui soumet ceux-ci à des courses et des acrobaties infernales pour obtenir, dans des conditions souvent défavorables et pénibles, les divers services attendus de l’administration.
Il serait, donc, impérieux de songer, dès l’été prochain, à réviser dans le meilleur sens, les horaires d’ouverture des guichets des divers services publics.
Maghzaoui
25 août 2020 à 10:19
Je conseille à cette administration une méthode très efficace, il s’agit tout simplement de fonctionner avec des rendez-vous et vous n’aurez – même pas besoin d’une grande salle d’attente, pour le » retardataire » qui ne respecte pas l’heure exacte de l’entretien, un nouveau rendez-vous lui sera imposé.Bon courage aux fonctionnaires de la CNAM de Nabeul.