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Contrepoint | Terrorisme : quelle solution ?

Un attentat terroriste quand le pays est  tout absorbé ailleurs : c’est presque une de nos «habitudes», à présent. Les attentats terroristes se font,  certes, rares,  ici, de moins en moins «conséquents», mais leur timing est pratiquement le même. Quoi qu’on dise, quoi qu’on explique, ils nous prennent, à chaque fois, de court. Ils «profitent», en quelque sorte, de problèmes qui se répètent et s’aggravent voilà près une décennie. Qui n’en finissent pas. Qui n’en finissent, quasiment, jamais.

L’attentat d’Akouda ne surprend pas, en principe. Ne devait  nullement surprendre. Il intervient à un moment de crise multiple et extrême. Politique, économie, corona, société. La «totale». Le bilan est tel que beaucoup s’étonnent à juste titre : se peut-il que nous ne nous soyions douté de quelque chose ? Se peut-il que nous ayions, quand même, été surpris ?

A dire vrai, à propos d’Akouda, comme de tous les autres attentats,  on n’a toujours pas voulu répondre à ce genre de question. Voire, on a préféré passer outre. Les politiques et les gouvernants optent (on le sait) pour les hommages aux martyrs, pour les vœux de miséricorde et les discours de compassion. De même que la majorité des médias. Les sécuritaires ne s’«encombrent» pas,  non plus, de rendre des comptes.

Résultat : à ce jour, le dossier du terrorisme fait du surplace. Quelle solution ? On ne sait toujours. Les attentats diminuent,  les victoires sécuritaires augmentent, soit, mais dès que celles-ci sont consommées, tôt ou tard, le «cycle reprend».

Trois de nos illustres doyens de la Garde nationale y rappelaient l’autre jour sur la «Watania1». Avec une insistance qui tonnait comme un ultime avertissement. 

– «D’abord, ont-ils lancé, face au terrorisme et dans les meilleures démocraties du monde, la solution sécuritaire n’est, et ne peut être qu’en dernier recours». Les armes ne détruisent pas la cause. Raison pour laquelle dès qu’une menace terroriste est contrée où annihilée, le terrorisme repart de nouveau.

– «Les causes du terrorisme ne sont pas  celles que l’on dit»,  ont-ils, ensuite, observé. Ni, forcément,  intégriste ou takfiriste. Dans nos pays, dans cette partie du monde, elles relèvent principalement de l’ignorance, du sous-développement, de  l’inculture, de la misère et de la pauvreté.

– «D’où,  ont-ils conclu, que nous faisons, nécessairement,  fausse route. Nous nous trompons de solution».

«En l’état actuel des choses, a relevé le doyen Khlifa Chibani, nos jeunes n’envisagent, pour la plupart, que trois «directions», la drogue, l’émigration clandestine ou Daesh; le mal est profond, très profond, comment croire qu’on peut le guérir par de seules mesures de sécurité ?

Nos sécuritaires qui changent, eux-mêmes, «de fusil d’épaule».Qui traitent du terrorisme autrement. En partant d’une véritable «étiologie culturelle», et en indiquant les remèdes. Voilà qui réjouit. Et qui va, espérons, rectifier la voie à une nouvelle classe politique, hélas encore insensible au mérite fondateur de la culture et de l’éducation.

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