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Impacts psychologiques et comportementaux liés à la pandémie 


Outre ses répercussions sur la santé physique, des répercussions qui risquent, à défaut de traitement approprié, d’être fatales, le Covid-19 impacte sensiblement la santé psychologique et mentale.


Notre vie moderne est à dominante stressante. Elle représente un terrain favorable à plusieurs maladies psychologiques dont certaines sont, généralement, passagères et d’autres évolutives. Le stress, l’anxiété et la déprime ponctuent la vie de l’Homme moderne. Certes, mais se trouvant dans une situation encore plus oppressante telle que la pandémie du Covid-19, ces malaises psychologiques acquièrent plus d’importance, rendant ainsi le quotidien pénible.

En effet, si le stress est défini comme étant une réaction psychologique et physiologique normale face à une situation anormale et qu’il agit comme un mécanisme d’adaptation à des situations singulières, l’anxiété, elle, relève d’une peur injustifiée, anticipant sur un événement redouté. Quant à la déprime, elle représente un état psychologique négatif et passager qui se manifeste par un sentiment de tristesse, une lassitude et une perte de motivation.

Ces trois formes de mal d’être s’accentuent dans un contexte aussi inhabituel et menaçant qu’est la pandémie du coronavirus.

Malaises psychosomatiques

Aussi, sur le plan physiologique, la personne souffrant de stress, d’anxiété ou de déprime endure-t-elle un ou plusieurs malaises, notamment des céphalées, une raideur au niveau de la nuque, des problèmes gastro-intestinaux, une sensation de fatigue, mais aussi des troubles du sommeil, des troubles de l’appétit. Ces troubles reviennent à un sentiment d’inquiétude et d’insécurité permanent, d’un sentiment d’impuissance face à l’évolution de la pandémie et d’une perception pessimiste des événements marquant le quotidien.

Sur le plan comportemental, les manifestations du stress, de l’anxiété et de la déprime se résument, généralement, en une difficulté de concentration, à une irritabilité non-fondée, à l’isolement, à l’indécision, mais aussi à des crises de larmes et à une augmentation de consommation des excitants comme le tabac, l’alcool et certains médicaments comme les calmants.

La pandémie du Covid-19, de par sa singularité et son aspect indéfini dans le temps, ne peut que renforcer le stress, l’anxiété et la déprime. Et pour atténuer ces trois réactions — psychologiques et physiologiques —  et apporter à son bien-être  calme et sérénité, il est recommandé, d’abord, de comprendre le contexte pandémique et de suivre l’actualité sans pour autant tomber dans le piège d’une recherche obsessionnelle. Parallèlement, il convient d’être à l’écoute de son corps et de son psychisme en prenant soin d’exprimer ses émotions et ses peurs et de ne pas les refouler. Il faudrait aussi se défouler en pratiquant une activité physique régulière dans le but de réduire le stress. Opter pour une bonne hygiène de vie en misant sur une alimentation équilibrée et des heures de sommeil suffisantes, tenter d’éviter tout facteur propice au stress et agencer son emploi du temps de manière à s’auto-consacrer des moments de relaxation serait un moyen de lutte contre le stress, l’anxiété et la déprime durant cette période exceptionnelle. Il est recommandé, aussi, de positiver au mieux en côtoyant des personnes agréables et de délaisser les besognes facultatives.

Prévenir la dépression

Néanmoins, et en dépit de ce travail sur soi,  il est possible, pour certains, de voir leurs résiliences diminuer sous l’effet persistant du stress et de l’anxiété. Des symptômes phares les avertissent alors et les incitent à solliciter l’aide d’un spécialiste. Recourir à un psychologue s’impose dans le cas où la personne ressent des sensations gênantes et handicapantes comme l’étouffement, la palpitation,  les vertiges, la nausée, l’insomnie, le manque d’appétit, la perte de poids, une fatigue persistante, voire  l’épuisement. D’ailleurs, rien qu’en entendant parler du virus, ces personnes en proie à l’anxiété risquent de paniquer. Et au fur et à mesure que la pandémie se propage et que leur sentiment d’impuissance grandisse, elles  risqueraient de perdre tout intérêt face aux plaisirs de la vie, ce qui anticipe sur une éventuelle dépression. Une prise en charge psychologique s’avère être alors indispensable.

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Charger plus par Dorra BEN SALEM
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