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Coronavirus | De nouvelles menaces se profilent : Une responsabilité partagée

Les pouvoirs publics naviguent à vue face à de nouvelles menaces, tant sur le plan sanitaire qu’économique et social. La crise sanitaire révèle aujourd’hui l’incapacité collective à anticiper cette deuxième vague avec le sérieux requis, alors que des mesures auraient pu être prises à l’avance pour préparer la population à d’éventuels risques et à d’autres urgences sanitaires.

Voilà plus de trois mois que la Tunisie est plongée dans une deuxième vague de la pandémie de Covid-19, plus forte que la première. Chaque jour, les responsables du secteur sanitaire dressent un bilan macabre et effrayant du nombre de contaminations et de décès.

On n’arrête pas de le dire et de le redire, depuis l’ouverture des frontières, l’épidémie a gagné du terrain. Nous sommes ainsi tourmentés par sa propagation à une vitesse vertigineuse qui a bouleversé nos vies. Au mois de septembre, nous avons assisté à une rentrée scolaire, universitaire et administrative mal pensée, mal gérée, à une gestion improvisée, incontrôlée, voire chaotique, de la pandémie. Bref, à une incapacité à gérer la crise. Les pouvoirs publics naviguent à vue face à de nouvelles menaces qui se profilent, tant sur le plan sanitaire qu’économique et social.

Et nous revoilà,  la peur du mal viral que nous croyions endiguer aux mois de mai et juin dernier lors de la première vague est soudain de retour à cause du laxisme et l’irresponsabilité…

Les experts prédisent, à chaque apparition télévisée, des scénarios effrayants, indiquant que notre pays allait être rapidement submergé par la pandémie de Covid-19 avec à la clé un cataclysme sanitaire.

Avec un système de santé défaillant, la Tunisie déplore aujourd’hui  le plus grand nombre de contaminations et de décès à l’échelle mondiale et africaine. Évidemment, le faible nombre de tests et le manque de données faussent en partie le bilan, le nombre de cas étant sans doute largement sous-estimé.

Les décideurs, en première ligne, sont  totalement désarmés face à la situation actuelle, hésitant à prendre des mesures, de gré ou de force, pour aplatir la courbe, sans cesse croissante, du nombre de contaminations qui dépasse aujourd’hui mille cas par jour.

Quoique la décision de reconfinement soit toujours écartée pour faire baisser les chiffres de la contamination et sauver des vies, il aurait mieux fallu, dès l’accélération des cas contaminés, mobiliser tous les systèmes de santé que nous possédons pour suivre les cas suspects, et maintenir les mesures prises dès le début de l’ouverture des frontières, dont celles relatives au confinement  obligatoire (quarantaine).

Le confinement général, et non le couvre-feu, est la seule solution adéquate aujourd’hui pour enrayer la pandémie. Car nos établissements hospitaliers ne peuvent plus surmonter la surcharge, et qui se retrouvent aujourd’hui débordés, fatalement débordés.

A ceci s’ajoute le manque de moyens et d’équipements médicaux, doublé d’une pénurie de médicaments pour le traitement des symptômes du Covid-19 comme la vitamine C, les comprimés au zinc, le paracétamol (Doliprane)  dans ce contexte de crise.

Au vu de la hausse, ces derniers mois, des cas asymptomatiques au Covid-19, la ruée des citoyens vers les pharmacies pour acheter des médicaments utilisés dans le traitement de cette maladie s’accentue de plus en plus sur presque toute l’étendue du territoire.

Chokri Hammouda, directeur général de l’Instance nationale de l’évaluation et de l’accréditation en santé (Ineas), est revenu récemment sur cette question,  affirmant que  tous les médicaments nécessaires pour le traitement des symptômes du Covid-19 (fièvre, inflammation, difficulté respiratoire…) sont disponibles sur le marché. Et d’ajouter que «la majorité des médicaments qui traitent les symptômes sont produits en Tunisie et sont vendus à des prix abordables».

La crise sanitaire révèle aujourd’hui  l’incapacité collective à anticiper cette deuxième vague avec le sérieux requis, alors que des mesures auraient pu être prises à l’avance pour préparer la population à d’éventuels risques et à d’autres urgences sanitaires.

A l’évidence, les pays qui s’en sortent le mieux face au coronavirus sont ceux qui ont absorbé les enseignements des précédentes vagues, sans pour autant politiser cette question de crise.

La riposte aux situations d’urgence n’est pas un choix entre les populations et l’économie. La bonne gestion sanitaire est le meilleur moyen pour mettre fin à la menace et retrouver la productivité.

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