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Face à de nouveaux mouvements de protestation : Seul le dialogue prime

L’engagement de Mechichi à tenir des conseils ministériels visant à prendre des mesures d’appui au développement dans les régions est de nature à apaiser, un tant soit peu, les tensions.

Quand une région éternue, le reste du pays s’enrhume. Ainsi prévale, sous nos cieux, ce cogito post-révolution qui fait qu’un seul mouvement peut créer l’effet papillon ! Et plus souvent, un tollé général, avec des suites aussi fâcheuses ! Bref, Tataouine, où l’affaire d’El Kamour fut résolue, semble être la caisse de résonance d’un si large élan de protestations régionales. Partout, ça commence déjà à s’embraser au Kef, à Tozeur et à Gabès, clamant emploi et développement. Peut-on leur donner raison ?

Certes, les gouvernements qui se sont succédé, il y a maintenant dix ans, avaient promis monts et merveilles, sans tenir toujours parole. Nul n’ignore que l’emploi est un droit, voire un attribut de dignité et de bien-être social. Le développement étant, somme toute, le fruit de la croissance que l’Etat doit partager équitablement. Depuis longtemps, pas mal de régions et contrées sont livrées à elles-mêmes, vivant dans la précarité, à bien des égards. Elles ont pris leur mal en patience. Au fil du temps, rien n’y fait, en termes d’actions et réalisations. Sauf des politiques de façade, loin d’être lucides, et encore moins visionnaires. Revoilà les manifestations qu’on peut voir s’étendre tous azimuts. Vont-elles emboîter le pas aux sit-inneurs d’El Kamour ? Manifester, protester et même fermer toute vanne de production serait une nouvelle forme de pression pour avoir gain de cause !

Face aux mouvements !

Que faire, alors, face à des revendications si légitimes soient-elles ? Le gouvernement Mechichi va-t-il s’inspirer de l’exemple d’El-Kamour? Aura-t-il encore le temps de s’engager dans de longues négociations ? Certes, on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais, satisfaire certaines demandes requiert flair et savoir-faire. Tout puise dans la volonté de réserver un colossal budget au développement régional. L’argent est le nerf de la guerre, dirait-on. Seul un dialogue consensuel prime. Du reste, il faudrait passer à l’action. Mais, il y a un hic : l’Etat a-t-il les moyens pour gérer la  crise à l’échelle des régions ? Avec une caisse quasiment vide, doublée d’un budget 2021 qui s’annonce insuffisant… Les demandeurs des dividendes de la richesse, dans le cadre de ce qu’on appelle responsabilité sociétale, craignent d’être bercés d’illusions.

Le spectre d’El Kamour

L’engagement de Mechichi de tenir des conseils ministériels visant à prendre des mesures d’appui au développement dans les régions est de nature à apaiser, un tant soit peu, les tensions.

Ceci étant, dans la seule condition d’agir en connaissance de cause. On entend par cela le fait d’engager un sérieux débat sur un nouveau plan de développement social et économique qui prend en considération les besoins et potentialités de chaque région.

Ce modèle, on en a trop parlé. Mais aucun gouvernement n’y a pensé sérieusement. L’idée de le changer, semble-t-il, ne tient pas la route. L’actuel gouvernement ne doit pas y échapper. Il est condamné à réfléchir des alternatives susceptibles de booster le développement et générer de nouveaux emplois.

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