L’hiver tarde à s’annoncer, décalé qu’il est par des températures plus printanières qu’automnales. Cela dit, bon nombre de Tunisiens commencent par reprendre leurs habitudes culinaires, spécial hiver. Parmi les aliments les plus consommés durant la saison froide figure la farine de sorgho, appelée communément «droô».
Il s’agit d’un aliment incontournable durant la saison où l’immunité baisse sensiblement à cause d’un rythme quotidien routinier mais aussi en raison de la multiplicité des virus. Le sorgho représente, depuis l’Antiquité, une céréale reconnue pour ses multiples vertus nutritionnelles. Issu de la famille des graminées, le sorgho est cultivé depuis des milliers d’années en Afrique, au Moyen-Orient, notamment en Egypte, mais aussi en Inde, aux USA et au Mexique. Dans le monde, les agronomes et les agriculteurs considèrent le sorgho comme étant la céréale de l’avenir, et ce, en raison de sa forte résistance au réchauffement climatique ainsi qu’à son faible besoin en irrigation et en engrais. Ses racines s’enfoncent tellement dans le sol dont elles tirent largement profit des minéraux.
Une céréale, des mets
Sur le plan purement culinaire, le sorgho peut être utilisé sous plusieurs formes. En Tunisie, il est généralement réduit en poudre ou en farine. Cette dernière est mijotée sous forme de crème-dessert ou utilisée comme ingrédient de base à certains gâteaux traditionnels, à savoir la génoise de sorgho «hkobzet droô» ou les biscuits secs appelés «ghraybet droô». La farine de sorgho peut aussi être mélangée avec du miel, des fruits secs et de l’huile d’olive et consommée, avec modération, au petit-déjeuner, pour bien démarrer la journée.
Calcium, fer et phosphore
S’agissant de sa spécificité nutritionnelle et contrairement à la farine blanche, la farine de sorgho ne contient pas de gluten. Elle représente ainsi une solution salutaire pour le régime alimentaire des personnes dont le métabolisme s’avère être intolérant au gluten. Aussi, peuvent-elles substituer tout aliment, ordinairement conçu à partir de la farine blanche ou autres céréales contenant le gluten, par la farine de sorgho. Du pain, des galettes, du couscous, des pâtes et autres aliments sont ainsi possibles à préparer à partir de cette céréale. Par ailleurs, le sorgho est riche en minéraux, à savoir le fer, le calcium et le phosphore. Une centaine de grammes de sorgho contient, en effet, pas moins de 4,4 mg de fer et 287 mg de phosphore. Ce dernier étant un minéral tonifiant et d’un impact bénéfique sur le système cellulaire, dont l’apport nutritionnel journalier, recommandé pour un adulte étant de 2 grammes. D’un autre côté, la teneur du sorgho en fer et en calcium incite souvent les spécialistes à le recommander pour les personnes prédisposées ou souffrant de problèmes osseux comme la décalcification des os et l’ostéoporose. Le sorgho est également toléré pour les diabétique, et ce, en raison de son faible index glycémique à condition de ne pas le sucrer et de prendre en considération sa forte teneur en glucides, laquelle peut s’élever jusqu’à 75%.
*Source : www.observatoire-des-aliments.fr