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Crise du secteur pétrolier | Trouver une adéquation honorable pour tous

Les investissements dans le secteur des hydrocarbures en Tunisie drainent des millions de dinars et permettent une croissance économique appréciable. Encore faut-il que le climat des affaires soit assaini en évitant ces mouvements sociaux à répétition.

La Tunisie n’est pas un pays riche en ressources naturelles et notamment en pétrole comme les pays du Golfe et certains pays africains. De ce fait, elle ne peut pas entrer dans le club des grands producteurs de l’or noir. Les quantités produites ne sont pas en mesure de satisfaire les besoins internes. C’est pour cela que l’importation demeure nécessaire depuis déjà des années. Les quantités de pétrole brut acheté du marché international sont raffinées dans les unités de la Société tunisienne des industries pétrolières (Stir) qui a connu des problèmes graves au cours des dernières années. Malgré cette situation défavorable, les habitants du Sud (Kamour comme exemple) ont arrêté la vanne de pétrole pour exiger des négociations avec le gouvernement.

Le  but était de trouver des solutions aux problèmes de la population et notamment des jeunes qui souffrent du chômage depuis longtemps. Enfin, sous la pression, le gouvernement a accepté de négocier avec les représentants du Kamour et des solutions ont été identifiées dont l’emploi d’une partie des contestataires dans les firmes pétrolières. Et la vanne a été ouverte de nouveau. Entretemps, les responsables des unités de production (qui sont des sociétés étrangères) ont manifesté leur ras-le-bol de cet empêchement de travail et ont envoyé un message aux parties prenantes y compris à la présidence de la République.

Des investissements lourds

Dans ce message, les chefs des firmes pétrolières ont expliqué, détails à l’appui, les raisons de leur mécontentement. En effet, certains protestataires, estiment-il, les empêchent de travailler, ce qui cause un manque à gagner impressionnant pour des sociétés qui sont venues en Tunisie afin de faire des gains substantiels. L’Etat accuse, lui aussi, des pertes, suite à ces comportements et ces mouvements sociaux organisés de temps à autre. A noter que les firmes pétrolières réalisent des investissements lourds pour prospecter des champs pétroliers avant leur exploitation. Des études sismiques sont ainsi élaborées en plus des travaux de forage. Or, ces prospections s’avèrent, parfois, improductives et ne peuvent donc pas être exploitées. Les firmes pétrolières ciblent plusieurs régions pour effectuer leur prospection de pétrole et de gaz en investissant des sommes faramineuses. En plus du fait qu’elles font travailler un effectif important dans la recherche, ces firmes améliorent les revenus de l’Etat grâce à leur collaboration avec l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap). Mais ces mouvements sociaux, qui ne sont pas organisés ni dirigés par les syndicats, faussent les prévisions et obligent les sociétés de prospection et d’exploitation pétrolière de revoir leur plans.

D’après les chiffres officiels de l’Etap, les activités d’exploration arrêtés à fin  septembre 2020 ont été caractérisées par des investissements d’exploration, initialement prévu pour 2020, d’une valeur de 201 millions USD ( 117.8 millions USD après révision suite aux déclarations de force majeure à cause de Covid-19 ). Le forage concerne  trois (3) puits d’exploration (2 sur les concessions Baraka et 1 sur Debbech).

Développer le tissu industriel

Par ailleurs, une  campagne a été organisée pour l’acquisition sismique en 3D, sur 934 km2 dans le champ de Zaafane (125 km2 en 2020 et 7192 en 2019). Egalement, 25 permis (17 permis de recherche et 8 permis de prospection) couvrant une superficie de 86 563 km² dont 16 permis offshore et 9 on-shore ont été accordés à la date indiquée. C’est dire que malgré sa pauvreté, le sol tunisien attire encore des investissements de firmes internationales qui veulent explorer davantage les zones susceptibles de celer des gisements de gaz ou de pétrole. Encore faut-il trouver une solution radicale aux populations qui habitent près de ces champs pour établir une paix sociale durable et permettre à ces sociétés de travailler en toute sérénité.

Face à cette recrudescence des mouvements sociaux, ces firmes peuvent assurer leur délocalisation pour aller faire leurs prospections dans d’autres pays en Afrique ou en Asie. La Tunisie a donc intérêt à assainir le climat des affaires afin de retenir ces firmes et faire en sorte d’en attirer d’autres. L’un des éléments indispensables pour inciter les sociétés étrangères à rester chez nous c’est la paix sociale. L’Etat a  déjà dépensé des sommes élevées pour arrêter ces mouvements sociaux. Il n’est pas normal de déclencher de telles manifestations hostiles à chaque fois. L’idéal serait de développer un tissu industriel dans les régions du Sud et du Centre pour faire travailler ces jeunes diplômés qui sont au chômage des années durant. Ainsi, des projets public-privés peuvent voir le jour pour multiplier les postes d’emploi et augmenter la production dans divers domaines à identifier.

Dans le cadre des négociations avec les représentants du Kamour, le gouvernement a promis également de créer un Fonds d’investissement pour permettre aux jeunes de lancer leurs initiatives et devenir, à leur tour, des promoteurs de projets rentables. Une partie des contestataires sera recrutée dans les firmes pétrolières. Ces dernières n’ont pas la capacité ni le besoin de recruter un nombre illimité de personnes. D’où la nécessité de lancer rapidement un mécanisme de création de projets en utilisant le Fonds d’investissement en question qui sera alimenté par les ressources de l’Etat. Les sociétés pétrolières ne sont donc pas le seul employeur des jeunes mais l’initiative privée pour ouvrir de nouveaux horizons professionnels à ces chômeurs qui savent bien que le droit au travail est un droit constitutionnel.

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